Six génériqueurs autour d'un micro. Tous concurrents et tous d'accord. Leur mission ? Sortir le plus grand nombre de génériques possibles. Leur rêve ? Faire exploser le répertoire. Leur problème ? L'environnement français peu favorable aux médicaments en général, en particulier les baisses de prix récurrentes en plus d'une entrée sur le marché pour les génériques à un prix 60 % moins cher que le princeps, et un répertoire qui reste limité. Néanmoins, les laboratoires abordent ces questions avec optimisme, à l'image de Xavier Lasserre, directeur des opérations chez Sandoz, qui souligne que le « marché des génériques en France est une chance pour le pharmacien, c'est le deuxième marché en valeur en Europe derrière l'Allemagne, avec l'un des meilleurs taux de substitution ». Pour lui, le pharmacien fait parfaitement son travail mais il le fait sur « un terrain de jeu trop petit ».
Daniel Roederer, directeur des opérations France chez Biogaran, insiste de son côté sur les besoins d'une logistique irréprochable pour accompagner les lancements réguliers de son laboratoire dont l'ambition est de présenter la plus large gamme dans le répertoire. C'est pourquoi il se félicite d'un service amélioré, d'une part par son alliance avec OCP, et d'autre part par son tout nouveau partenariat avec le groupement Népenthès. Ce dernier externalise sa logistique et fait appel à CSP, une plateforme habituée aux livraisons des laboratoires en direct vers les pharmacies, qui va permettre aux adhérents Népenthès de bénéficier de commandes, de livraisons et de coûts mutualisés. Biogaran est l'un des deux génériqueurs qui a immédiatement adhéré à ce nouveau service. « Nos lancements prévus en 2017, en exclusivité, rapporteront à chaque pharmacie des milliers d'euros supplémentaires », annonce Daniel Roederer.
Transparence des relations
Le marché du générique est d'autant plus tourné vers l'avenir que, comme le souligne Javier Gonzales, directeur général du pôle génériques et OTC de Teva Laboratoires en France, les génériques ne représentent que 35 % des médicaments délivrés, alors que ce chiffre grimpe à 70 % en Allemagne, « à périmètre le plus comparable possible ». La marge de progression est une belle promesse pour le pharmacien dont le taux de substitution est excellent. « Le pharmacien doit passer de plus en plus de temps avec les patients et ne pas perdre de temps dans ses relations avec ses fournisseurs. C'est pourquoi nous nous engageons à établir des relations transparentes et non chronophages et de travailler avec les groupements puisque l'une de leurs missions est de gérer ces relations fournisseurs à la place de ses adhérents. » Un positionnement défendu également par le génériqueur Cristers, représenté par Thibaut Jobbe-Duval, directeur général de la région sud ouest de Marque Verte, selon lequel les titulaires passent en moyenne 30 heures par mois à négocier avec leurs fournisseurs.
Reste à convaincre les autorités d'élargir le répertoire, une mission qui tient à cœur Rémy Bourc, directeur des opérations commerciales chez Arrow. En échange, il demande aux confrères d'être « fiers de promouvoir le générique ».