Marie-Claude Régi, titulaire de la pharmacie antiboise à Antibes
« L’image de nantis associée aux pharmaciens est aujourd’hui dépassée. Les marges ont beaucoup baissé et les problèmes s’accumulent pour notre métier. Il y a par exemple beaucoup de personnes âgées dans notre région et cela nous demande deux fois plus de temps pour délivrer des génériques, or nous n’avons pas les moyens d’embaucher. Appartenir à un groupement nous permet d’avoir de meilleurs prix, mais cela aussi est chronophage et c’est loin de résoudre toutes nos difficultés. Par ailleurs, les clients sont de moins en moins fidèles, notamment dans le domaine de la parapharmacie, et la concurrence entre officines est sauvage.
Des solutions ? Que les banques mettent un peu la main à la poche et qu’ensuite on fasse participer un peu plus les clients pour faire face à l’augmentation des charges sociales, en baissant le ticket modérateur, par exemple. »
Chantal Nicolle, titulaire de la pharmacie SCB Nicolle à Avignon
« Notre officine est située dans un quartier populaire où les revenus sont modestes. Depuis le déremboursement de nombreux médicaments, notre chiffre d’affaires baisse car les gens n’ont pas les moyens de se les payer, une aberration quand on songe au fait qu’il est possible de se faire rembourser des prothèses pour avoir de jolis seins… Je vois parfois passer des ordonnances où il n’y a presque rien pour des gens qui sont vraiment malades. Je ne comprends pas non plus l’usage qui est fait des deniers publics, pourquoi une caisse d’assurance-maladie sponsorise-t-elle des événements, ce n’est pas son objectif ?
Ces problèmes sont tels que seule une réelle volonté politique permettrait de les surmonter. »
Brigitte Tatu, titulaire de la pharmacie Tatu à Nice
« Pour moi qui suis placée dans un quartier pauvre mal fréquenté, la priorité est de faire face à ces mauvaises fréquentations, car les clients viennent moins et préfèrent aller dans les grandes surfaces par exemple où ils ont le sentiment d’une plus grande sécurité. Ces problèmes accentuent nos difficultés financières. Étant loin d’être la seule dans ce cas-là, j’estime que c’est à la municipalité de régler le problème. »
Guy Wackowiez, titulaire de la pharmacie du Fond de l’Orme à Mougins
« J’ai fait l’objet d’un recours par une pharmacie concurrente contre la décision préfectorale autorisant la création de mon officine. Après avoir perdu en première instance, j’ai gagné en appel grâce au repositionnement de mon dossier. Cette attaque en justice était-elle une affaire concurrentielle ? Je ne le crois pas, c’est la loi, et tout le monde a le droit de l’interpréter à sa façon. Mais c’est vrai que la région est très concurrentielle.
Seuls, on ne peut pas faire front à la loi du marché. C’est pour cette raison que j’ai adhéré à l’APP (Association Professionnelle des Pharmaciens de la Côte d’Azur). »