Décerné pour la troisième année consécutive par l'Union des groupements de pharmaciens d'officine (UDGPO), le prix Bruno Soufflet a été remis hier à la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP). Deux semaines après la diffusion du rapport Borne, Laurent Filoche, président de l'UDGPO, a tenu à rappeler le rôle clé que jouent les grossistes-répartiteurs dans la chaîne pharmaceutique.
Après Roselyne Bachelot, ancienne ministre de la Santé, l'année dernière, et en 2021, Jean Loaec, alors directeur des relations institutionnelles de Viatris, c'est au tour d'une personne morale, la CSRP, de recevoir cette année le prix Bruno Soufflet créé par l'UDGPO en mémoire de l'un de ses membres décédé en 2020. Ce prix récompense un acteur œuvrant pour la profession de pharmacien et les groupements. « Avec le générique, la répartition est le deuxième poumon de la pharmacie d'officine, un partenaire logistique, financier, dont nous ne pouvons nous passer et qui nous permet d'exercer notre cœur de métier, la délivrance du médicament », a rappelé Laurent Filoche, président de l'UDGPO.
Il a évoqué deux axes d'amélioration dans le circuit du médicament : les ruptures et la RSE. Sur ce dernier volet, Laurent Filoche estime que les pharmaciens sont aujourd'hui prêts « à accepter une seule livraison par jour au lieu de deux ». Considérant les livraisons d'autres acteurs comme superflues, il invite à confier l'ensemble de la logistique officinale à la répartition qui serait alors l'interlocuteur unique du pharmacien. « Mettons en place ce système ensemble avant qu'il ne nous soit imposé à notre détriment », a-t-il conclu.
L'ombre du rapport de la mission « Régulation des produits de santé », dit rapport Borne, remis fin août au ministre de la Santé, au ministre délégué chargé de l’Industrie ainsi qu’au ministre délégué aux Comptes publics, plane sur les acteurs de la chaîne du médicament. Laurent Bendavid, président d'Alliance Healthcare France et président de la CSRP, se déclare convaincu de la capacité de son secteur à moderniser son réseau. Cependant, sur le dossier des ruptures, il estime qu'il revient aux pouvoirs publics de mettre en œuvre des dispositifs tels que la revalorisation du prix de certaines molécules ou la constitution de stocks de sécurité disponibles sur le marché. Quant à l'engagement de la répartition dans la RSE, il rappelle que celui-ci impliquera à l'avenir des conséquences économiques importantes. « À partir de 2030, le compte d'exploitation de nos entreprises sera directement impacté par leur empreinte carbone qui sera traduite en pénalités financières. »