TOUT FINIT par s’arranger. Après des années de conflits entre les deux familles héritières de l’œuvre de Saint-Exupéry – celle de l’écrivain en la personne de son petit-neveu, et celle de son épouse Consuelo – qui se sont soldés souvent par un procès, un éditeur est parvenu à contenter les deux parties. Les éditions Jacob-Duvernet viennent de publier « la Mémoire du Petit Prince. Antoine de Saint-Exupéry, le journal d’une vie » (199 pages, 29,95 euros).
S’appuyant sur les archives exhumées dans les armoires des deux familles, Jean-Pierre Guéno a reconstitué le journal de la vie de l’écrivain aviateur, un journal intime enluminé par ses souvenirs, par ses objets fétiches, et enrichi de près de 450 photos, documents, lettres manuscrites, notes de restaurant, dessins, etc. Des extraits de textes de Saint-Exupéry agrémentent les pages de cet ouvrage richement illustré, et, en fil rouge, c’est le Petit Prince lui-même qui prend la parole et présente les secrets de son auteur.
Cinquantenaire.
C’est le 4 janvier 1960 qu’Albert Camus a trouvé la mort, dans un accident de voiture. Déjà, les hommages affluent. Le coup d’envoi vient de Gallimard, qui fait paraître « la Postérité du soleil » (80 pages, 22,50 euros), avec 30 photos d’Henriette Grindat ; un projet de livre commun avec son ami René Char, dans lequel le romancier et essayiste se fait poète et qui n’a été publié qu’en édition bibliophilique en 1965. Suivront trois titres, dont « la Mort heureuse », le premier roman posthume de Camus, présenté par Agnès Spiquel, ainsi qu’en janvier un « Folio biographie » inédit de Virgile Tanase sur la vie de l’écrivain.
Le 19 novembre sortira le « Dictionnaire Albert Camus » en « Bouquins » (Robert Laffont (992 pages, 30 euros), sous la direction de Jean-Yves Guérin – une somme dans laquelle une cohorte de spécialistes répertorient et éclairent les multiples facettes de la vie et de l’œuvre d’Albert Camus – tandis que, le 10 décembre, Catherine Camus, sa fille, publiera un album de souvenirs et d’archives, « Albert Camus, solitaire, solidaire » (Michel Lafon). La commémoration éditoriale se poursuivra en janvier avec deux titres réunissant les noms de Camus et d’Algérie : signé Stéphane Babey, « Camus, une passion algérienne » (le 14, chez Koutoubia), et, sous la plume de José Lenzini (qui a également publié en octobre un essai littéraire intitulé « Les derniers jours de la vie d’Albert Camus » chez Actes Sud), « Camus et l’Algérie » (le 19, chez Edisud).