L’UNION des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a profité de Pharmagora pour appeler tous les pharmaciens à ne pas se porter volontaires pour l’expérimentation de la dispensation à l’unité. « Je suis horrifié de ce qui se passe », déclare à ce propos Gilles Bonnefond, qui vient d’être réélu à la tête du syndicat. « Perte de temps, manque d’efficacité de la mesure et absence de dialogue préalable entre médecins et pharmaciens. Tout concourt à l’échec », résume-t-il. Opposé de longue date à cette expérimentation, son syndicat déplore en effet les conditions dans lesquelles cette expérimentation devra être menée. « Plus de 15 mentions seront à inscrire sur l’étiquette du conditionnement et la notice (N.D.L.R., si elle est absente) devra être éditée sur une imprimante laser couleur et remise au patient. Et seulement 1 000 euros pour les trois années que durera l’expérimentation seront versés aux officines volontaires », rappelle l’USPO. Mais surtout, estime le syndicat, cette expérimentation n’associe ni les patients ni les médecins : « La non-observance des traitements renforce en effet l’antibiorésistance. L’adhésion des patients à leur traitement est donc essentielle. » De plus, les prescriptions doivent correspondre à l’AMM des antibiotiques et aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Dans ce contexte, insiste le syndicat, « les bonnes pratiques entre les médecins et les pharmaciens en la matière doivent être renforcées ». Enfin, souligne l’USPO, cette expérimentation « renvoie le pharmacien à un simple rôle de distributeur de comprimés, qui devra découper des blisters avec sa paire de ciseaux ». Pour Gilles Bonnefond, la chose est entendue : « on prend le pharmacien pour un imbécile ! »
Initialement prévue pour débuter le 1er avril, l’expérimentation, encore en discussion sur ses modalités, ne devrait finalement pas commencer avant l’été.