EN ENCOURAGEANT la pratique régulière d’une activité physique auprès des personnes les plus sédentaires ou celles présentant des pathologies chroniques, les professionnels de santé contribuent aux efforts des autorités sanitaires dans le développement de cette pratique comme moyen thérapeutique non médicamenteux pour préserver son capital santé. Néanmoins, le médecin (généraliste ou spécialiste) est parfois démuni lorsqu’il s’agit de prescrire une activité sportive adaptée, d’encourager et de bien orienter son patient.
Pourtant, les exemples de promotion en entreprises se multiplient, comme le démontre Benoît Eycken, ancien entraîneur et entrepreneur, avec l’exemple du programme sport santé d’Alizéum, soutenu par son chef d’entreprise et la médecine du travail. « La mise en activité des salariés en bonne santé sur leur lieu de travail s’articule autour de quatre démarches : s’autoévaluer à l’aide de tests pour se situer à titre individuel ; donner les clés pour adopter les bonnes attitudes (y compris hygiénodiététiques) en faisant intervenir des conseils d’experts et de sportifs ; mettre en place de façon ludique les conditions qui vont permettre de pratiquer des activités sur le lieu de travail ; communiquer pour entretenir la motivation de l’ensemble des équipes salariées. » Malheureusement, ce programme n’est pas toujours bien compris et accepté. Les réticences sont nombreuses parmi les salariés de l’entreprise, qui invoquent le manque de temps, la limite du conseil professionnel sur l’emploi du temps personnel, le regard des autres collègues en termes de compétition et de comparaison, les différences socioprofessionnelles (âge, culture…), auxquelles s’ajoutent un manque d’implication de la Direction, une ligne budgétaire souvent inexistante et des problèmes d’infrastructure.
Réunir des conditions optimales
Ainsi, la question n’est plus de savoir si l’activité physique est bénéfique, mais plutôt comment, où, quand et chez qui la pratiquer dans les meilleures conditions. Il existe des outils simples qui permettent au médecin prescripteur d’identifier les besoins, les souhaits et la motivation du patient souffrant d’une maladie chronique (HTA, diabète…). Mais pour élaborer avec lui un programme approprié, il faut comprendre les raisons (justifiées ou non) qui l’empêchent de « sortir » de sa sédentarité et de se mettre en mouvements.
En dehors des facteurs temps et motivation, les principaux motifs exprimés par la population générale* sont le mal au dos, des problèmes de santé, un manque d’habileté, le manque de partenaires, les horaires des structures, leur éloignement, leur coût.
« Depuis de nombreuses années, les Laboratoires Pierre Fabre s’impliquent pour promouvoir l’exercice physique comme un formidable outil thérapeutique au travers une offre globale, au même titre que nos médicaments dédiés aux patients chroniques », rappelle le Dr Christophe Pignier. Il faut proposer des activités simples et régulières, déjà pratiquées auparavant, avec des objectifs faciles à atteindre. S’il y a astreinte, il y a inobservance. Faciliter l’accès au sport à toutes et à tous dépend aussi du bon vouvoir politique et des collectivités locales (aménagement du territoire, transports, employeurs). La ritualisation fait également partie des stratégies pour améliorer l’adhésion : l’activité sportive doit être intégrée dans une routine quotidienne, par exemple avant, pendant ou au retour du travail.
Pour accompagner le sédentaire ou le patient chronique dans sa démarche, il est important de renforcer l’action des réseaux sociaux, des associations et des clubs. Ainsi, la Fédération Sports pour Tous, fédérant plus de 3 000 associations sportives, propose un large choix de programmes multisports structurés, dont les atouts sont l’accessibilité, la convivialité, la diversité, la prévention, l’expertise et la solidarité. En 2014, un partenariat entre Pierre Fabre Médicament et la Fédération Sports pour Tous a permis de développer des actions telles que l’édition d’annuaires de Clubs par région et la découverte de deux séances. Concrètement, le patient peut accéder à un club proche de chez lui, y effectuer deux séances « découverte » gratuites d’activité physique de son choix, encadré par des formateurs diplômés.
* Enquête de cohorte (Midi-Pyrénées) mai/juin 2012.