SI LA FSPF semble prête à étudier de près la proposition d’augmentation du forfait de 53 centimes à 1 euro, l’USPO se montre plus réservée face à cette option. « Nous examinons sans précipitation l’ensemble des pistes de travail et leurs conséquences économiques sur les pharmacies », indique ainsi le syndicat. Et notamment les différents scénarios de baisses de marge présentée par l’assurance-maladie, en contrepartie d’une revalorisation du forfait à la boîte. L’un d’entre eux prévoit ainsi la baisse des taux suivants : 25,5 % (contre 26,10 % actuellement pour la première tranche), 9,10 % (contre 10 % pour la deuxième) et 4 % (contre 6 % pour la troisième tranche). « Dans ce cas, les médicaments dont le prix fabricant hors taxes (PFHT) est inférieur à 1,84 euro, voient leur marge augmentée à concurrence de 1 euro, analyse l’USPO. En compensation, les baisses de marge s’appliqueraient à tous les médicaments dont le PFHT est supérieur à 1,84 euro, soit à 89 % des références. » Un autre scénario prévoit le maintien du taux de 26,10 % pour la première tranche et une baisse à 8 % pour la deuxième. La troisième tranche serait quant à elle scindée en deux : de 150 à 2 000 euros un taux de 3 % serait appliqué et un taux de 1,5 % pour les médicaments de plus de 2 000 euros. Selon les calculs de l’USPO, la rémunération du pharmacien n’augmentera pas de 1 euro par boîte, mais au contraire, la marge sera diminuée pour 89 % des médicaments. Quant à la rémunération de 0,50 euro pour les ordonnances complexes, elle sera en fait financée par la baisse de marge du pharmacien sur les médicaments, affirme le syndicat. « Au total, assure son président, Gilles Bonnefond, le bilan est nul pour les pharmaciens. Il n’y a aucune revalorisation. »
En revanche, une autre proposition de l’assurance-maladie semble peut-être plus intéressante aux yeux de l’USPO. Celle-ci consiste à revaloriser le forfait à la boîte à 60 centimes, avec une baisse du taux de la deuxième tranche qui passerait de 10 % à 8,25 % et celui de la 3e tranche de 6 % à 4 %. « Selon l’assurance-maladie, dans cette dernière hypothèse, 50 millions d’euros supplémentaires seraient ainsi injectés dans le réseau officinal », souligne Gilles Bonnefond.