La Journée mondiale sans tabac 2018 (31 mai) sera axée sur l'impact du tabac sur la santé cardiovasculaire. Le tabagisme est la première cause de mortalité cardiovasculaire évitable.
Malgré les effets nocifs connus du tabac sur la santé cardiovasculaire, une grande partie du public a une faible connaissance du fait que le tabac est un important facteur de risque pour l'apparition de cardiopathies coronariennes, d'accidents vasculaires cérébraux et de maladies vasculaires périphériques. « Les accidents et les décès cardiovasculaires sont précoces, ils surviennent chez les sujets jeunes, hommes ou femmes : avant 65 ans, 30 à 50 % des décès sont attribués au tabac », souligne le Pr Daniel Thomas, cardiologue, à l'occasion d'une conférence de presse organisée par Pfizer.
L'évolutivité du tabagisme chez les femmes est un autre fait inquiétant. Entre 35 et 64 ans, elle se traduit par une augmentation de 5 % par an des hospitalisations pour infarctus et de 3 % par an pour anévrisme de l'aorte entre 55 et 64 ans. Fumer peu ne réduit pas le risque. Quels que soient le niveau d'exposition et le type de tabac fumé, le risque est présent, même pour une exposition au tabagisme passif. « Le message prioritaire est d'informer les fumeurs qu'il n'est jamais trop tard pour arrêter le tabac, insiste le professeur. Quels que soient l'âge, l'intensité et la durée de la consommation, les bénéfices sont importants et immédiats : le monoxyde de carbone est éliminé 24 heures après l'arrêt et le risque de thrombose et de spasme diminue rapidement quinze jours après. Le bénéfice est d'autant plus important que l'on arrête tôt, quand les artères ne sont pas encore abîmées, il peut même être total, sans risque ultérieur, si on arrête avant 30 ans. »
Le tabac est une drogue dure, les critères de dépendance sont forts et le seul conseil d'arrêter de fumer ne suffit pas, il faut traiter le facteur tabac comme une maladie. « Le sevrage tabagique n'est pas une question de volonté mais d'addiction, il relève d'une démarche thérapeutique, poursuit le cardiologue. Quel que soit le stade de préparation ou de motivation du fumeur dans sa décision d'arrêter, il faut lui proposer de l'aide et l'accompagner. » Des mesures concrètes comme la formation et une meilleure coordination des différents professionnels de santé ainsi que le remboursement par l'assurance-maladie des aides au sevrage (gommes et patchs) vont concourir à améliorer le parcours et la prise en charge du patient.