RÉCOMPENSÉE par le Prix de l’Ordre dans la catégorie « Biologie médicale », Christine Rouzioux est aujourd’hui responsable du laboratoire de virologie de l’hôpital Necker. Elle a participé à la découverte du VIH au début des années 1980, aux côtés de Françoise Barré-Sinoussi et de Luc Montagnier. Dans le cadre de sa thèse, Christine Rouzioux a développé le premier test mondial du sérodiagnostic du VIH, en 1984. Son implication s’est ensuite orientée vers la transmission du virus de la mère à l’enfant. « Vous avez apporté une contribution exceptionnellement significative à l’avancée de la connaissance de cette grande pandémie du XXe siècle », a souligné Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre national des pharmaciens. Aujourd’hui, poursuivant ses activités de recherche et d’enseignement, Mme Rouzioux porte son intérêt sur la prise en charge du VIH dans les pays du Sud, en particulier au Vietnam, au Cambodge et au Burkina-Faso. « Le SIDA n’est pas qu’un problème scientifique, il est aussi politique », a t-elle rappelé.
Le Prix de notoriété dans la catégorie « Déontologie - Histoire - Pharmacopée » a été remis à Roger Leverge, professeur des Universités et pharmacien chef de service honoraire de l’AP-HP. Cette récompense lui parvient au terme de 45 ans d’une triple carrière : hospitalière, universitaire et syndicale. « Un parcours impressionnant », estime Isabelle Adenot. Comme universitaire, M. Leverge a notamment présidé, pendant dix ans, le concours national d’agrégation des universités, qui désigne les professeurs et maîtres de conférence des facultés de pharmacie. Au plan hospitalier, il a dirigé les pharmacies des hôpitaux de Rennes (1972-1992) et de Lariboisière à Paris (1992-2009). En présidant le syndicat national des pharmaciens de CHU, Roger Leverge a été le principal négociateur du statut de praticien hospitalier (PH) pour les pharmaciens des hôpitaux. Il a ainsi évoqué sa lutte pour faire accéder les pharmaciens aux mêmes titres que les médecins, au sein des hôpitaux. Un point décisif a été marqué lorsqu’il est allé plaider la cause de la profession auprès de la ministre de la Santé de l’époque, Michèle Barzach, au cours d’une entrevue improvisée. « De manière générale, vous avez été acteur des grandes réformes de la pharmacie hospitalière », a affirmé la présidente de l’Ordre des pharmaciens.
Le Prix du CESPHARM est quant à lui attribué à Jean Occulti. Cet ancien titulaire est aujourd’hui adjoint à Bondy (Seine Saint-Denis) et il a déjà 35 ans de premier secours à son actif. Membre de la Croix Rouge à 18 ans et formé au métier de sapeur-pompier pendant son service militaire, M.Occulti est remarqué pendant ses études de pharmacie. Des enseignants lui confient la conduite de cours sur le secourisme. Depuis, il a mis en place de nombreuses formations sur les situations d’urgence et les premiers secours, en milieu universitaire et pour les pharmaciens en exercice. Une démarche qui se place dans la droite ligne des missions confiées aux officinaux par la loi HPST, a souligné Claude Dreux, président du CESPHARM. Jean Occulti encourage les officinaux à s’engager plus encore dans la prise en charge des accidents de la vie courante, en militant pour que ces formations deviennent prioritaires. Il incite aussi ses confrères à installer des défibrillateurs au sein des officines.