APRÈS une conférence de Christian Saint-Étienne, économiste de la santé, sur « la troisième révolution industrielle », c’est-à-dire l’intrusion de l’informatique dans tous les domaines et l’adaptation nécessaire des pharmaciens à cette nouvelle donne, Hugues Moreaux, pharmacien titulaire et président du Conseil de surveillance de Welcoop, a rappelé ce qu’était la vocation du groupe, « une coopérative libérale de santé qui apporte au pharmacien les outils pour assurer son indépendance et sa liberté aujourd’hui et demain ».
Créée en 1935 par un groupe de pharmaciens de Nancy, la coopérative se lance, à partir de 1998, dans une phase de diversification des métiers au service des pharmaciens : informatique officinale avec Pharmagest, HAD-MAD avec D-Medica, parapharmacie avec Marque verte, médicament générique avec CristerS, médicament européen avec Pharmalab, centrale d’achat avec Pharmacap, conseil au point de vente avec Pharmamerch. En 2008, rebaptisée Welcoop, elle devient un « vrai groupe conseil santé dont les axes stratégiques sont d’accompagner les pharmaciens dans la mutation de leur métier et leur garantir la maîtrise partagée de leurs produits et services ».
Les objectifs de Welcoop, précisés par Thierry Chapusot, président du directoire, sont de développer des services et des produits pour aider les pharmaciens à éviter les menaces (marges sur les médicaments remboursés, marges globales sur les génériques, évasion de l’OTC en GMS), e-commerce…, et à développer des opportunités (honoraires sur le suivi du patient, développement des services, e-commerce professionnel organisé…), à agir sur les faiblesses (manque de remise en cause, dépendance forte à la Sécurité sociale et manque de formation des équipes à la technicité des produits…) et à profiter de ses atouts (rôle social et sociétal, vieillissement de la population, manque de disponibilité des autres professionnels de santé, seul professionnel de santé accessible rapidement…). Avec un objectif : pérenniser leur officine. Dans son allocution, Thierry Chapusot a insisté sur le fait que le groupe Welcoop appartient exclusivement aux pharmaciens (3 300 coopérateurs, 1 000 actionnaires) ; 12 000 pharmacies françaises en sont les clients et les 1 822 collaborateurs du groupe, experts dans leurs différents métiers, sont entièrement aux services des officinaux.
La stratégie actuelle du groupe Welcoop est fondée sur trois axes pour aider le pharmacien à se positionner comme le coordinateur de santé. Un axe économique donne les moyens financiers au pharmacien d’exercer son rôle. En se mutualisant dans la Coopérative, les pharmaciens sont propriétaires de leurs fournisseurs ; en étant actionnaires, ils bénéficient des dividendes qui ne vont pas chez des actionnaires privés ou des fonds de pension. L’axe technologique est orienté sur le vieillissement de la population et sur son maintien à domicile le plus longtemps possible. On peut ainsi citer la mise au point d’un « pilulier intelligent », Do-pill, le suivi des constantes médicales, le projet E-Chronic E-Nephro… L’axe services, enfin, représente le développement des services pour le patient maintenu à domicile.
Toutes les stratégies développées par Welcoop Groupe portent actuellement leurs fruits. Le groupe est en pleine expansion et les dividendes pour les pharmaciens actionnaires en 2013 sont plus que favorables.