CETTE année encore, le programme du congrès national des pharmaciens s’annonce riche. Tables rondes, ateliers et session de formation continue, animeront cette 64e édition. Sans oublier la visite annoncée de Xavier Bertrand, le dimanche, qui devrait retenir l’attention des congressistes. Tandis que les discussions sur l’avenir de la rémunération viennent tout juste de débuter, le message du ministre de la Santé sera, en effet, particulièrement attendu. En tout cas, Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), l’un des trois organisateurs de l’événement avec l’Association de pharmacie rurale (APR) et l’UTIP-FPC, l’assure, ce 64e congrès sera « celui d’un nouvel élan pour la pharmacie d’officine, de la mise en œuvre de la loi HPST* et d’une nouvelle rémunération mixte associant honoraire et marge commerciale ». Le président de la FSPF souhaite également que cette rémunération ait une portée conventionnelle, c’est-à-dire que l’indemnisation de certaines missions soit négociée avec l’assurance-maladie, avec l’élaboration d’une nomenclature définissant des actes. Si tout le monde semble donc d’accord (syndicats d’officinaux et pouvoirs publics) pour entrer dans l’ère de l’honoraire, de nombreux points restent encore à préciser. Par exemple, quelle sera la part de l’honoraire dans la rémunération ? « 25 % est toujours pour nous un objectif plausible, mais cela peut être plus, répond Philippe Gaertner. Dans tous les cas, cette part doit être significative. » Le président de la FSPF insiste également sur le fait que la mise en place de cette nouvelle rémunération doit se faire progressivement (sur cinq ans, par exemple), dans le cadre d’un contrat avec l’État. Une position parfaitement à l’unisson avec l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) (voir l’article ci-dessous). Philippe Gaertner se félicite d’ailleurs du travail mené de concert par les trois syndicats représentatifs depuis cet été et animé par une recherche permanente de consensus. À quelques semaines du congrès, le dossier semble donc être sur le point de bouger. La FSPF a d’ailleurs d’ores et déjà prévu de tenir la veille de l’ouverture de la manifestation une assemblée générale extraordinaire des présidents départementaux, « car il y aura prochainement des décisions à prendre qui engageront l’avenir de la profession ».
Face aux changements à venir et notamment l’arrivée de nouvelles missions, « l’officine en milieu rural va devoir s’adapter », lance le président de l’APR, Benoît Thiébaut, qui compte insister lors du congrès sur la nécessité de préserver le réseau. « Le maillage est plus que jamais l’une de nos priorités d’action », indique-t-il. De son côté aussi, l’UTIP-FPC axera ses interventions au congrès sur les changements qui se profilent. « Cette année, notre conférence portera sur la pharmacie clinique à l’officine, car nous nous inscrivons clairement dans une logique de pharmacien post-HPST* », explique son président, Thierry Barthelmé. Cette session sera l’occasion de se confronter aux expériences de confrères canadien, suisse et belge. On le voit, de nombreux dossiers clés pour l’avenir de l’officine, telle celui de la rémunération, avancent à grands pas. Dans ce contexte, il y a fort à parier que le congrès de Bordeaux 2011 sera un bon cru.