En Ouzbékistan, au moins 19 enfants sont morts après avoir reçu un sirop antitussif, le Doc-1 Max. Un sirop fabriqué par le laboratoire indien Marion Biotech.
Au moins 19 enfants sont morts après avoir pris un sirop antitussif, le Doc-1 Max, en Ouzbékistan. Les décès seraient dus à la présence dans le sirop d'éthylène glycol, un composé organique normalement utilisé pour fabriquer des fibres de polyester et des antigels, dont la quantité était 300 fois supérieure au niveau de sécurité recommandé.
L'information a été révélée fin décembre dans une lettre adressée par un pédiatre de la région de Samarcande au chef du service de santé local, qui rapportait alors la mort de 15 enfants. Aujourd'hui, 19 enfants sont décédés et 10 sont encore en soins intensifs, selon le média local « Gazeta.uz ». Le gouvernement Ouzbek a ordonné le retrait de tous les sirops et comprimés Doc-1 Max des pharmacies du pays. Il a également engagé une action en justice contre un représentant de l'entreprise indienne Marion Biotech, qui produit ce sirop. Marion Biotech a mis fin à la production du sirop, après une inspection de l'organisme national de contrôle des médicaments.
Il y a quelques mois, des décès similaires ont été signalés en Gambie (70 morts) et en Indonésie (144 morts), après l'utilisation de sirops contre la toux contenant des quantités de diéthylène glycol et d'éthylène glycol bien au-delà des limites recommandées. C'est toutefois une autre société Indienne, Maiden Pharmaceuticals Ltd, qui était alors impliquée. L'intoxication se manifeste par des douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées, une incapacité à uriner, des maux de tête, ainsi qu'une altération de l'état mental et des lésions rénales aiguës pouvant entraîner la mort.
Suite à ces cas de décès pédiatriques en lien avec la prise de sirops, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclenché une enquête qui a permis de lister plusieurs produits non conformes contre le rhume et la toux destinés aux enfants. En Afrique, il s'agit de la solution orale Prométhazine et des sirops pédiatriques Kofexmalin, Makoff Baby et Magrip N Cold. Produits en Inde par Maiden Pharmaceuticals, ces derniers ont fait l'objet d’une note d’alerte de l’OMS en octobre, en raison « de quantités inacceptables d’éthylène glycol et de diéthylène glycol ».
En novembre, une alerte similaire a été lancée en Asie du Sud-Est pour huit produits : le sirop Flurin DMP, le sirop Unibebi, les gouttes Unibebi Demam Paracetamol, le sirop Unibebi Demam Paracetamol, le sirop Vipcol, un lot spécifique du sirop Termorex, le sirop au paracétamol (menthe) de PT Afi Farma, des gouttes de paracétamol de PT Afi Farma.
Des séries noires qui inquiètent beaucoup, et remettent en question la fiabilité des fabricants indiens de médicaments, qui produisent les deux tiers des médicaments utilisés dans le monde.