Quand les équipes du Laboratoire Zambon donnent naissance à la formule que partageront les spécialités Spedifen et Spifen, c'est à la douleur qu'ils entendent s'opposer.
Massive, parfois très handicapante, la douleur constitue pour Zambon un sujet de recherche évident. Trouver des réponses à toutes ses formes en multipliant les solutions de prise en charge, aider les patients à soulager leurs symptômes, sont deux des objectifs que le laboratoire s'est fixé de longue date. En 1985, une avancée importante est réalisée dans ce sens par le biais d'une formule antalgique innovante qui associe l'ibuprofène à l'arginine. L'anti-inflammatoire n'est pas une nouveauté - la première synthèse de l’acide isobutylphenil propionique ayant été réalisée en décembre 1961 sous l'égide du pharmacologue britannique Stewart Adams -, pas plus que l'acide aminé l-arginine n'est une découverte. En revanche, l'association des deux composants est inédite. Unique, le profil pharmacocinétique de cette combinaison va produire des effets très intéressants. Utilisé seul, l'ibuprofène montre une faible solubilité dans l'eau et les milieux acides tels que l'estomac, ainsi qu'un temps d'absorption lent. Associé à l'acide aminé l-arginine, l'AINS va améliorer sa solubilité et réduire le temps nécessaire à son absorption.
Formule inédite
La formule originale est tout d'abord portée par Spedifen. C'est à la péninsule ibérique que le Laboratoire Zambon réservera, en 1990, le lancement de l'antalgique. La France attendra 2003 pour découvrir la spécialité présentée sous la forme de comprimés dosés à 200 mg d'ibuprofène. Positionné dans le champ de l'OTC, Spedifen est indiqué chez l'adulte et l'enfant de plus de 20 kg dans le traitement de courte durée des douleurs telles que maux de tête, états grippaux, douleurs dentaires, courbatures, règles douloureuses. Un an après avoir lancé Spedifen dans les officines françaises, Zambon met sa formule inédite, associant AINS et acide aminé, au service d'un antalgique du champ de la prescription. Il lui donne le nom de Spifen et le présente sous forme de comprimés pelliculés dosés à 400 mg d'ibuprofène. Le médicament est dédié au traitement symptomatique des affections douloureuses d'intensité légère à modérée. Dans ce dosage, il est également indiqué dans le traitement de la crise de migraine légère à modérée. En 2005, le marché accueille une nouvelle présentation du médicament sous forme de sachets suivie, en 2010, d'un dosage à 200 mg d'ibuprofène. Conditionnée en comprimés, cette référence ne sera pas listée, donc délivrable sans ordonnance.
À la diversification des présentations de sa gamme, Spifen ajoute des caractéristiques qui lui sont propres. Seul ibuprofène à avoir l'arginine comme excipient, la molécule n'est pas inscrite au groupe générique des ibuprofènes et, par conséquent, n'est pas substituable. Outre sa pharmacocinétique originale, la formule fait preuve d'une rapidité d'action et d'une efficacité différente d'un ibuprofène standard dans le modèle des douleurs dentaires post-extractionnelles. C'est ce que démontre l'étude Mehlisch* menée auprès de 500 patients ayant subi une chirurgie dentaire : Spifen 200 mg agit deux fois plus rapidement (32 minutes contre 64 minutes) qu'un ibuprofène standard de même dosage ; Spifen 400 mg est également significativement plus rapide, permettant d'obtenir un soulagement en 31 minutes au lieu des 58 minutes nécessaires à un ibuprofène standard dosé à 400 mg.
La vitesse en image
À l’instar de la gamme Spifen, Spedifen diversifie ses références quelques années après son lancement. Ainsi, en 2008, la marque lance le premier ibuprofène dosé à 400 mg disponible sans ordonnance sous forme de comprimés pelliculés, qui sera suivi en 2012 du premier ibuprofène OTC en sachet. La formule se destine à prendre en charge les douleurs plus intenses ou non soulagées par un comprimé dosé à 200 mg d'ibuprofène ainsi que la migraine. À l'occasion de ce nouveau lancement est diffusée la première campagne télévisée au nom de la marque. Focalisée sur la rapidité d'action de l'antalgique, elle utilise l'image d'un TGV pour figurer l'atout premier de celui qu'elle nomme « l'antalgique à grande vitesse ». Sans doute contribuera-t-elle à la notoriété d'un médicament qui, deux ans plus tard, vient se classer parmi les vingt spécialités les plus vendues en libre accès. Plusieurs spots télévisés grand public se succéderont par la suite, mettant en scène le soulagement rapide que permet la spécialité face à la douleur. En 2011, c'est une femme active portant dans sa main une boîte de Spedifen 400 mg que l'on voit doubler une file d'attente de personnes bloquées par un mur où sont représentées les différentes zones douloureuses du corps (tête pour les céphalées, articulation pour les courbatures, ventre pour les règles) que le médicament peut soulager. On retrouve les mêmes indications défilant sur un tableau d'affichage d'une gare dans un film consacré, deux ans plus tard, à Spedifen 200 mg conseillé à ceux qui ne veulent pas être ralentis par la douleur. À partir de 2015, la marque renouvelle son image et utilise des codes différents pour communiquer. Ce changement est illustré par la campagne « vélo » présentée sous forme de dessin animé : d'une boîte de Spedifen 400 mg, sort un vélo bientôt conduit par une femme qui double tout un embouteillage de voitures, dont quatre portent le nom des douleurs – maux de tête, règles douloureuses, douleurs dentaires, courbatures – que le médicament a pour vocation de traiter.
Bien qu'elles n'utilisent pas les mêmes vecteurs de communication, les marques Spedifen et Spifen poursuivent un objectif semblable, celui de coupler l'efficacité et la sécurité d'usage. Ainsi, répondent-elles à deux missions bien définies : être efficaces et rapides grâce à leur formulation qui permet d'opposer la puissance antalgique à différentes situations douloureuses ; être accessibles grâce aux nombreux formats adaptables au rythme de vie de chacun et chacune. Fiabilité, innovation et qualité de vie des patients sont les trois valeurs que cultivent les marques. Ces trois piliers fixent le cap et conditionnent les recherches à venir dans le but d'apporter de nouvelles solutions afin de toujours mieux répondre aux besoins des patients et professionnels de santé.
*Mehlisch Donald R., MD, DDS, et al. A controlled comparative study of ibuprofen arginate versus conventional ibuprofen in the treament of postoperative dental pain.