Où sont les formes immatures de puces dans la maison ?
Les œufs de P. irritans sont pondus dans le lit de l’hôte ou les poussières de son habitation. Ceux de C. felis, sont pondus dans le pelage de l’animal, mais n’étant pas adhérents, tombent au sol. Les larves vermiformes issues des œufs sont lucifuges et se logent préférentiellement dans des endroits sombres de l’environnement : interstices des sols, fentes de parquets ou tapis et moquettes, couchage de l’animal. Là, elles évoluent en 3 stades larvaires pour donner la nymphe qui s’enfermera dans un cocon, très résistant aux agents chimiques, d’où émergera 1 à 2 semaines plus tard la puce adulte. En l’absence d’hôte, les cocons peuvent survivre un an. Leur éclosion synchrone à l’arrivée d’un hôte peut provoquer une émergence massive de puces adultes : c’est la fameuse « nuée de puces de parquet » que connaissent certains vacanciers à leur arrivée dans une maison de vacances longtemps inoccupée !
Comment éliminer les puces de l’environnement ?
La première mesure consiste à nettoyer les linges et textiles infestés, et à passer l’aspirateur dans les zones à risque. Pour éviter le développement des puces dans l’aspirateur, il est conseillé d’aspirer de la poudre antipuces (voire de mettre un Sachet aspirateur antiparasite Biocanina). Sinon n’oubliez pas, selon le modèle d’aspirateur, d’éliminer le sac ou nettoyer rapidement le réservoir !
Ensuite vous devrez traiter les surfaces avec des aérosols.
Quel type de produit utiliser ?
On distingue classiquement les sprays et foggers, encore appelés diffuseurs (aérosols à déclenchement unique). Les sprays sont recommandés pour les traitements localisés (voiture, zones de couchage et de vie des chiens et chats, moquettes, dessous des meubles…) et les diffuseurs pour le traitement de pièces complètes (la surface traitée est indiquée sur chaque produit et il est parfois nécessaire d’utiliser plusieurs diffuseurs). N’oubliez pas qu’il faut couvrir les aquariums lors du traitement, et sortir de la pièce tous les animaux en cage (oiseaux, rongeurs) ainsi que les chiens et chats. L’utilisation combinée des deux types d’aérosols est souvent préconisée, car certaines surfaces, comme les zones sous les meubles, sont inaccessibles au brouillard généré par les diffuseurs.
La plupart de ces produits sont des biocides insecticides de la classe TP18. Cependant de nouvelles alternatives aux insecticides existent.
C’est le cas du diméthicone (polymère de siloxane, proche du silicone, inerte et non-toxique, déjà utilisé en cosmétologie et dans le traitement des poux), qui agit mécaniquement en engluant le parasite et en bouchant ses stigmates respiratoires. Il est formulé en spray pour l’habitat.
Certains produits contiennent des huiles essentielles (Jojoba/Spray pure habitat Biocanina) ou du dioxyde de silicium (Terre de Diatomée non calcinée en spray ou poudre), mais les études d’efficacité sont peu nombreuses.
Concernant les biocides, il est important d’insister sur les conseils d’aération des pièces traitées et sur le mode d’élimination en déchèterie des aérosols une fois utilisés, car une enquête de l’ANSES (Pesti’home*) révèle que ces points sont régulièrement négligés par près des 2/3 des utilisateurs.
À quelle fréquence traiter l’environnement ?
Les aérosols « classiques » (ex. : gammes Eco-logis, Parastop Plus, Insecticide habitat, Tiquanis habitat, Advanthome spray…) associent deux types de substances biocides : adulticides et larvicides/ovicides. Les premières ciblent les puces adultes émergentes. Ce sont souvent des pyréthroïdes (perméthrine, tétraméthrine, cyphénothrine, imiprothrine, bifenthrine…) dont l’action dépasse rarement un mois. Les larvicides sont des IGR (inhibiteurs de croissance des insectes) comme le S-Méthoprène et le pyriproxyfène : leur rémanence peut atteindre jusqu’à 6 mois. Ainsi lors d’infestation faible ou débutante, un seul traitement peut suffire. Le plus souvent, il est conseillé de renouveler le traitement à intervalle de 1 à 6 mois selon la pression parasitaire et de traiter les lieux longtemps inhabités juste avant le départ, et juste à l’arrivée pour éviter l’assaut des puces affamées !
Le diméthicone en spray (ex. Spray habitat diméthicone), inhibe œufs, larves, cocons et adultes par action mécanique. Sa rémanence atteint 2 à 3 semaines environ selon la formulation.
Le spray habitat à base d’huile de Jojoba agit durant environ 2 semaines.
Le traitement répété de l’environnement, en complément du traitement antipuces des carnivores domestiques, permet de rompre le cycle de développement des puces et d’éviter les réinfestations. La vente des biocides doit s’accompagner de conseils et de rappels sur les précautions d’utilisation et d’élimination après usage. Des alternatives non-biocides existent (ex diméthicone, huiles essentielles) mais leur rémanence plus limitée impose des traitements plus fréquents.
* ANSES : https://www.anses.fr/fr/system/files/2019Pestihome.pdf