Forxiga est un inhibiteur sélectif et réversible du co-transporteur de sodium-glucose de type 2 ou SGLT2. Ce co-transporteur est responsable de la réabsorption du glucose au niveau du tube contourné proximal rénal. En inhibant cette réabsorption rénale, Forxiga augmente l'excrétion urinaire du glucose (glycosurie).
Contrairement à d’autres classes d’antidiabétiques, son mécanisme d’action est indépendant de la sécrétion et de l’action de l’insuline. Il n’affecte pas la production endogène de glucose en réponse à une hypoglycémie, ce qui explique l’absence de risque hypoglycémique sous iSGLT2. Sa mise à disposition ouvre la perspective de modifier de manière significative la prise en charge des patients diabétiques. Si les antidiabétiques des dix dernières années (biguanides, sulfamides, inhibiteur de la DPP4, insuline) ont permis de mieux contrôler l’HbA1c et ainsi de réduire les complications microvasculaires, aucune classe n’a réussi à démontrer un bénéfice sur la réduction du risque macrovasculaire. Or ces complications représentent la première cause de mortalité du DT2, au premier rang desquelles se trouve l’insuffisance cardiaque (IC). Il faut savoir que le risque d’être hospitalisé pour une IC est de 33 % plus élevé chez les patients diabétiques par rapport aux non diabétiques. Après une première hospitalisation pour IC, le taux de survie à cinq ans n’est que de 25 % et la moitié des patients décède dans les trois à cinq ans.
Par ailleurs, le diabète est l’une des principales causes de développement de la maladie rénale chronique. En France, la moitié des patients qui entrent en dialyse chaque année sont atteints de diabète. Protéger le rein du patient diabétique est un enjeu d’autant plus important que l’insuffisance rénale et l’IC sont fréquemment associées, le rein jouant un rôle majeur dans la physiopathologie et l’évolution de l’IC.
Une prise en charge multidisciplinaire
Cette nouvelle classe d'antidiabétiques oraux marque un tournant dans le pronostic (voir le « Quotidien du pharmacien » des 10 et 21 avril 2020). Ainsi, les recommandations des sociétés savantes de diabétologie européenne et américaine (mises à jour fin 2019) ont replacé le risque cardio-rénal comme critère de choix du traitement antidiabétique à associer, dès lors qu’il n’y a pas de contrôle satisfaisant sous metformine en monothérapie avec des mesures hygiénodiététiques adaptées.
Par ailleurs, la Société francophone du diabète (SFD) a décidé, en décembre 2019, d’inclure les iSGLT2 dans l’algorithme proposé pour le choix des médicaments pour traiter l’hyperglycémie du patient DT2. Les meilleures indications, en plus de l'équilibre glycémique, sont les situations d'obésité, de maladies cardiovasculaires avérées, d'IC et de maladie rénale chronique. La décision médicale est dès lors partagée entre le diabétologue, le cardiologue, le néphrologue et le médecin généraliste. Les effets indésirables les plus fréquents identifiés et nécessitant des précautions d'emploi sont les infections génitales associées, type vulvovaginite balanite etmycoses, la déplétion volémique, l'hypotension et l'acidocétose. Le surrisque d'amputation des orteils n'a pas été confirmé. Les patients doivent être informés du risque d'hypoglycémie lorsque la dapagliflozine est administrée en association avec des sulfamides hypoglycémiants ou de l'insuline.
D'après une visioconférence du Laboratoire AstraZeneca.