De nombreux chantiers de la profession, sur les pénuries notamment, ont été chahutés par pas moins de deux changements de ministres au cours des huit derniers mois. Sept ministres se sont succédé depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. S’il ne cache pas son étonnement, voire sa déception de ne pas « avoir » une ministre dédiée à part entière à la santé, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), se rassure en se disant que cette volonté du président de la République de réunir ministère du travail et de la santé relève d’une stratégie. N’a-t-il pas déclaré sa volonté de piloter davantage lui-même les sujets relatifs à la santé, un sujet prioritaire pour la Nation, comme l'Education nationale. Le président de l’USPO a donc hâte de rencontrer la nouvelle ministre, réputée « bosseuse », afin d’ aborder les principaux sujets qui concernent la pharmacie, et non le moindre, celui de la nécessité de préserver les trois piliers de la profession.
Un signal positif
Des actes, c’est également ce qu’attend Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), de Catherine Vautrin. Sa nomination, hier, « à la tête d’un grand ministère regroupant la santé, le travail et les affaires sociales », apparaît comme « un signal positif » au président de la FSPF. Il rappelle « l’expérience de grands ministères similaires, occupés notamment par Martine Aubry ou Xavier Bertrand, se sont soldées non par une dilution mais par des progrès significatifs pour le système de santé ». La FSPF fonde donc de grands espoirs de changements et de garanties pour la solidité de l’officine dans la nomination de Catherine Vautrin. La fusion de deux ministères peut d’ailleurs être bénéfique pour la prise en charge des patients et les problématiques de travail et de dialogue social. Les pénuries de personnel et celles des médicaments, ne sont-ils pas au cœur des enjeux actuels de l’officine ? Des liens sont évidents entre le ras-le-bol des patients et celui des professionnels, estime la FSPF, mais comme le regrette son président, « ils tardent à être pris en compte par les pouvoirs publics, notamment par l’assurance-maladie ».