La classe pharmacologique
Jardiance renferme de l’empagliflozine, un inhibiteur du SGLT-2 (sodium – glucose cotransporteur de type 2) ; le même principe actif étant également associé à la metformine dans Synjardy. L’empagliflozine est le deuxième représentant de cette classe à être commercialisé en France, après la dapagliflozine (Forxiga et Xigduo).
Rappelons que le glucose traverse librement la barrière glomérulaire rénale et qu’il est ensuite réabsorbé au niveau du tube contourné proximal par l’activité de cotransporteurs assurant le transfert du glucose et du sodium dans la cellule : les SGLT-2 assurent 90 % de la réabsorption.
Les principales caractéristiques du produit
Jardiance se présente sous la forme de comprimés dosés à 10 mg ou 25 mg ; Synjardy associe 5 ou 12,5 mg d’empagliflozine à 1 000 mg de metformine.
Ces médicaments sont indiqués chez les adultes dans le diabète de type 2 insuffisamment contrôlé, en complément d’un régime alimentaire et d’une activité physique. Éventuellement en association avec d’autres antidiabétiques.
La posologie recommandée est de 25 mg une fois par jour pour Jardiance (posologie initiale de 10 mg/j) et de deux prises par jour, au moment des repas pour Synjardy (posologie initiale 5 mg/1 000 mg, deux fois par jour).
Compte tenu du mécanisme d’action même de l’empagliflozine, ces médicaments ne doivent être utilisés que si le débit de filtration glomérulaire (DFG) est supérieur à 60 ml/min pour Jardiance et 90 ml/min pour Synjardy.
Par prudence, ce médicament est déconseillé chez les patients présentant un surrisque d’amputation, notamment des orteils.
Lors de la surveillance, une altération de l’état rénal peut conduire à une réduction de la posologie (DFG inférieur à 60 ml/min), voire à l’arrêt du médicament (DFG inférieur à 45 ml/min).
Le produit dans sa classe thérapeutique
Les gliflozines, et donc notamment l’empagliflozine, représentent une avancée très originale dans la prise en charge du diabète. En effet, outre le fait de diminuer le taux d’hémoglobine glyquée de l’ordre de 0,7 %, ces produits peuvent aider les patients à contrôler leur excès pondéral (- 2 kg) du fait de la perte calorique liée à la glycosurie, la perte sodée pouvant s’accompagner en outre d’une légère baisse (5 mm Hg) de la pression artérielle. De plus, ils n’induisent pas d’hypoglycémie en monothérapie. Enfin, dans le cadre d’associations, les gliflozines sont susceptibles de diminuer le risque hypoglycémique en permettant éventuellement une réduction de la posologie du sulfamide hypoglycémiant ou de l’insuline.
Le confort du patient
Effet classe, l’empagliflozine est susceptible d’induire une acidocétose ainsi qu’une (rare) gangrène de Fournier (douleur, érythème et/ou tuméfaction au niveau de la zone génitale ou périnéale).
Les conseils du pharmacien
- Rappeler au patient la nécessité d’absorber suffisamment de boisson au cours de la journée.
- Et de faire vérifier régulièrement son état rénal.
- Le patient doit être formé à réaliser lui-même une cétonémie devant des signes évoquant une acidocétose.
- Et consulter sans délai un médecin en cas d’infection urinaire ou de manifestations anormales dans la zone génitale/périnéale.