L’assurance-maladie a présenté hier son rapport charges et produits pour 2023, un rapport qui chaque année préfigure le contenu du futur projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Elle vise 1,2 milliard d’euros d’économies en 2023 en misant en priorité sur les médicaments et dispositifs médicaux, les arrêts de travail, les transports sanitaires, la lutte contre la fraude et la prévention.
Comme pour les deux années précédentes, la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) conserve pour 2023 un objectif d'économies moitié moindre que les 2 milliards visés chaque année avant la crise sanitaire, sur un total de dépenses estimé à 230 milliards d’euros. La majorité de ce 1,2 milliard d’euros d’économies sera tirée d’actions de « maîtrise médicalisée visant à améliorer la pertinence des actes et des prescriptions pour réduire les recours inutiles voire dangereux » pour 754 millions d’euros.
Sont ainsi ciblés les médicaments (149 millions d'euros) – notamment par une baisse du recours aux antibiotiques, une hausse du taux de pénétration des biosimilaires et l’élargissement de la dispensation adaptée aux pansements et aux compléments nutritionnels oraux – ainsi que les dispositifs médicaux (146 millions d'euros). La CNAM compte aussi faire des économies sur les arrêts de travail (74 millions d'euros), les transports sanitaires (94 millions d'euros) et compte demander un gros effort à la biologie médicale (180 millions d'euros), secteur dont le chiffre d’affaires est passé de 5,1 milliards d’euros en 2019 à 9,4 milliards d'euros en 2021. Elle met par ailleurs l’accent sur la lutte contre la fraude et les abus des soignants (299 millions d'euros) et promet un meilleur contrôle des facturations. Depuis le printemps dernier, elle a entamé une « revue de préjudices » avec un focus sur les infirmiers, qui va se poursuivre pour faire des estimations dans les autres professions, notamment les pharmaciens, les masseurs-kinésithérapeutes et les médecins d'ici la fin de l'année.
Enfin, l’assurance-maladie innove et prévoit de faire la part belle à la prévention et à une approche par pathologies (136 millions d’euros) grâce à son nouvel outil Data pathologies. Elle met notamment l’accent sur l’insuffisance cardiaque (campagne d’information, télésurveillance des malades les plus sévères, déploiement du Prado), le diabète (suivi à distance), le dépistage des cancers et la vaccination des adolescents contre le papillomavirus humain (HPV).
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