Dans un article intitulé « La Cour des comptes brocarde la gestion malade des corporations médicales », le « Canard enchaîné » dénonce une supposée gabegie des Unions régionales des professionnels de santé (URPS). Et épingle particulièrement les indemnités du président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France et de sa trésorière.
Non contentes d’être mal connues et mal-aimées, les URPS sont aussi montrées du doigt pour leur gestion calamiteuse par un article paru hier dans le « Canard enchaîné ». L’hebdomadaire satirique met en cause la gestion de « ces drôles d’assoces » qui bénéficient bon an, mal an, de près de 55 millions d’euros de financement via les fonds alloués par les ARS et les contributions prélevées sur les cotisations URSSAF des professionnels de santé.
On comprend alors que ces révélations du « Canard enchaîné », tirées d’un rapport provisoire de la Cour des comptes puissent fâcher les professionnels de santé, médecins, pharmaciens, dentistes, kinés… Ceci d’autant plus quand le même article cite pêle-mêle à la vindicte les placements immobiliers de l’URPS médecins PACA ou encore l’aménagement de deux cabinets dentaires au sein des locaux de l’URPS chirurgiens-dentistes d’Île-de-France, dans le 16e arrondissement. Mais les pharmaciens ne demeurent pas en reste. Dans la série « anomalie de gestion », au chapitre des indemnisations versées par les URPS à leurs dirigeants, le « Canard enchaîné » révèle que ces structures versent des compensations supplémentaires. Preuve à l’appui, le journal cite les émoluments perçus par le président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France. « Il a, par exemple, une journée d’indemnisation par mois (5 400 euros annuels) et son trésorier à une demi-journée (3 000 euros) ». « Un petit cachet… », ne peut s’empêcher de conclure le journal satirique.
Pour Grégory Tempremant, directement incriminé en tant que président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France, la surprise est triple. D’où cette mise au point alors que le journal n’a pas pris le soin de l’interroger. Sur cette indemnité, tout d'abord, « censée rémunérer les différentes missions assurées et dont le montant est fixé par la loi pour compenser la perte de revenus », comme il s'en défend. Toutefois, le président de l’URPS pharmaciens n’a pas nécessairement envie de s’exprimer sur la teneur de ce prérapport transmis à une cinquantaine de personnes avec la mention « ce document revêt un caractère confidentiel qu’il vous appartient de protéger ».
En effet, les URPS auront jusqu’au 21 août pour adresser à la Cour des comptes leurs observations sur ce document de 120 pages. C’est seulement à partir de cette date que les sages rédigeront leur rapport final. En dépit des fuites dans la presse, alors que seulement quelques URPS pharmaciens ont été auditées par la Cour des comptes qui s’est autosaisie de ce rapport 10 ans après la création des URPS, Grégory Tempremant met un point d’honneur à en garantir le caractère confidentiel. « Il contient des observations et une dizaine de recommandations qui restent ouvertes au débat », concède-t-il à préciser.
Le président de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France n’en dira pas davantage. Il s’étonne simplement que le « Canard enchaîné » se soit contenté d’épingler le montant de ses indemnités. En omettant d’évoquer le rôle des URPS dans les territoires. L’exemple de l’URPS pharmaciens des Hauts-de-France était pourtant bien choisi. Encore eut-il fallu citer les multiples expérimentations menées dans ce territoire en faveur de la santé publique. Que ce soit dans la crise du MonkeyPox, le suivi des seniors, au repérage et à la prise en charge des troubles psychiatriques ou encore le télésoin depuis l'officine. La région ne manque pas d’exemples d’actions bénéfiques à la prise en charge de la population, certaines ayant parfois donné lieu à des publications scientifiques, ou encore en passe d’être transcrites dans le droit commun, à travers la convention avec l’assurance-maladie, comme le dépistage des maladies cardiovasculaires.
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