Si le laboratoire américain Amgen reste plutôt opposé à la substitution biosimilaire par le pharmacien d’officine, il se dit ouvert à la discussion concernant les molécules les plus anciennes et les moins complexes. Une substitution « différenciée » serait aussi envisageable pour l’association de patients ANDAR.
À l’occasion d’un atelier presse sur les biosimilaires organisé par Amgen ce matin, la substitution biosimilaire par le pharmacien, un temps autorisée par la loi mais jamais appliquée faute de décret, a été écartée par le laboratoire. À ses yeux, la prescription du biosimilaire repose exclusivement sur « une décision partagée lors du colloque singulier avec le médecin ». Une vision approuvée par l’Association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde (ANDAR), pour qui il n’est pas imaginable que le pharmacien revienne sur cette décision partagée. Néanmoins, l'association comme le laboratoire sont ouverts à la discussion concernant la possible substitution biosimilaire limitée à certaines molécules, les plus anciennes et les moins complexes.
« Parmi les biosimilaires, on trouve des molécules qui ont des niveaux de complexité très différents, certaines ne sont d’ailleurs pas considérées comme entrant dans le champ des biosimilaires dans certains pays. C’est le cas des insulines. Pour des molécules moins complexes pour lesquelles nous avons un recul beaucoup plus long, il pourrait y avoir une ouverture de discussions sur le sujet, d’autant que ce sont des médicaments fréquemment rencontrés à l’officine », remarque Jean-Philippe Alosi, directeur des affaires publiques d’Amgen France. Mais, précise-t-il, cela ne saurait être le cas pour les trois biosimilaires commercialisés par Amgen à ce jour – Amgevita (adalimumab), Mvasi (bevacizumab) et Kanjinti (trastuzumab) – des anticorps monoclonaux récemment biosimilarisés.
La directrice de l’ANDAR, Sonia Tropé, n’est pas fermée à l’idée. « La quasi-totalité des associations de patients atteints de maladies chroniques inflammatoires est ouverte à une démarche différenciée selon les molécules, avec une limite : lorsqu’un médicament est à prescription initiale hospitalière, donc limitée à certains spécialistes, il ne doit pas y avoir de substitution possible à l’officine. » Au-delà des questions de substitution ou d’interchangeabilité, l’association appelle l’ensemble des professionnels de santé à rechercher « la meilleure prise en charge » pour le patient, en respectant son « libre arbitre » et en favorisant le dialogue pour aborder « d’éventuelles réticences » à la prise d’un biosimilaire. Au final, insiste Sonia Tropé, l’accord du patient est essentiel pour une bonne adhésion au traitement et donc une bonne observance.
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