Les pharmaciens d' officine pourront délivrer dès la rentrée Beyfortus (Sanofi-AstraZeneca), un anticorps monoclonal, aux nouveau-nés et aux nourrissons, en prévention des infections des voies respiratoires inférieures provoquées par le VRS.
Sous réserve d'un avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS), le Beyfortus (nirsevimab) (Sanofi et AstraZeneca) sera disponible en pharmacie d'officine ainsi qu'en PUI à partir de septembre. Il sera entièrement pris en charge par l'assurance-maladie. Cet anticorps monoclonal neutralisant, dirigé contre le virus respiratoire syncitial (VRS), agit en immunisation passive des nouveau-nés et des nourrissons en une seule injection intramusculaire, « lors de leur première saison de circulation du VRS », indique le ministère de la Santé et de la Prévention dans un DGS-Urgent. Ce médicament sera disponible sous forme de suspension injectable en seringue pré-remplie. La dose recommandée est de 50 mg pour les enfants pesant moins de 5 kg et de 100 mg pour les enfants de 5 kg ou plus. Les résultats d'une étude clinique en vie réelle ont montré « une réduction de 83 % des hospitalisations pour infections des voies respiratoires inférieures dues au VRS, chez les nourrissons de moins de 12 mois ayant reçu une seule dose de nirsevimab, comparativement à des nourrissons non vaccinés ». Beyfortus a également permis de réduire de 75,7 % les hospitalisations pour infection sévère (patients oxygénorequérants) et de réduire de 58 % les hospitalisations dues à des infections des voies respiratoires inférieures, toutes causes confondues (pas seulement le VRS).
La Commission européenne a accordé en novembre 2022 la première autorisation au monde à Beyfortus dans la prévention des infections par le VRS chez le nourisson. Il s'agit du deuxième anticorps monoclonal approuvé dans cette indication. Jusqu'à présent, un seul anticorps monoclonal neutralisant, Synagis (palivizumab), également développé par le laboratoire suédo-britannique, est utilisé mais il est réservé aux formes graves d’infections à VRS, chez les prématurés et les nourrissons à haut risque.
La lutte contre le VRS, responsable de la bronchiolite et d'infections pulmonaires graves chez les enfants de moins de deux ans, s'intensifie en prévision de la saison hivernale. Particulièrement sèvère lors de l'hiver 2022-2023, l'épidémie de bronchiolite avait provoqué un engorgement des urgences. Comme le rappelle le ministère de la Santé, chaque année 2 à 3% des nourrissons de moins d’un an sont hospitalisés pour une bronchiolite avec environ 45 000 hospitalisations associées au VRS en moyenne par année de 2010 à 2018, dont 69 % chez les enfants de moins d'un an. Vendredi, l'Agence européenne du médicament (EMA) a émis un avis favorable pour Abrysvo (Laboratoire Pfizer), premier vaccin de la femme enceinte pour protéger son nourrisson.
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