Depuis samedi, les pharmaciens peuvent pratiquer, à titre exceptionnel, les TROD Covid à l’officine, des tests destinés à détecter des anticorps contre le SARS-CoV-2. Cette autorisation, par arrêté du 10 juillet, prendra fin le 30 octobre prochain.
C'est une victoire pour les syndicats de la profession et les représentants des groupements, qui revendiquaient depuis plusieurs semaines l’autorisation de pratiquer des TROD Covid à l'officine. Depuis le 11 juillet, date la publication au « Journal officiel » de l’arrêté du 10 juillet comprenant plusieurs mesures de lutte contre la propagation du SARS-CoV-2, les pharmaciens sont en effet autorisés, au même titre que les médecins, à pratiquer « les tests rapides d'orientation diagnostique sur sang capillaire de détection des anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2, selon les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) ». Les dispositifs utilisés dans ce cadre devront répondre au marquage CE et devront être inscrits à la liste disponible sur le site du ministère de la Santé. Cette mesure « exceptionnelle » prendra fin le 30 octobre. En revanche, le même arrêté interdit formellement la vente d’autotests Covid-19.
S’exprimant sur les ondes, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), s’est réjoui que les pharmaciens puissent offrir cette solution supplémentaire à toute la population française. Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) dont l’ensemble des groupements membres vont se lancer dans la réalisation de TROD, savoure ce succès. Il a en effet été l’un des premiers à avoir combattu pour que la profession obtienne cette autorisation, insistant même auprès des pouvoirs publics pour que cette décision tombe rapidement. Dès samedi, il a réalisé 14 TROD Covid dans son officine de Blagnac (Gironde). « Les patients sont venus nous solliciter spontanément. Cette possibilité nous offre une nouvelle occasion de rappeler les gestes barrières, de renouer le dialogue avec le patient sur l'usage des gels et des solutions hydroalcooliques et le port du masque. Un rappel essentiel alors qu’on note un certain relâchement dans la population », expose-t-il en faisant le parallèle avec la procédure de la vaccination antigrippale à l'officine qui « permet d'engager une discussion sur la prévention avec le patient ».
Le fait que l’arrêté ne précise ni le prix ni les modalités de prise en charge de ces tests n’est pas un frein, selon Laurent Filoche. « Aucun TROD n’est pris en charge par l’assurance-maladie, à l’exception du TROD angine », rappelle-t-il. Quant au tarif, il conseille un prix de vente à 19,90 TTC, au moins un quart devant être consacré à l'interprétation du test.
L'arrêté ministériel ne met cependant pas un terme à la fronde des biologistes qui se sont évertués au cours des dernières semaines à critiquer la volonté des officinaux d'obtenir cette autorisation. François Blanchecotte, président du syndicat des biologistes n'en démord pas. Selon lui, il s'agit « d’un gadget pour les pharmaciens. Au mieux, d'un test de rattrapage pour les patients dont le test PCR serait négatif ».
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