La Haute Autorité de santé (HAS) vient d'indiquer qu'un élargissement des compétences vaccinales aux infirmiers et aux pharmaciens pourrait être envisagé dans un deuxième temps de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Une position qui intervient alors que les syndicats de la profession ne cessent de revendiquer la place des pharmaciens dans ce domaine.
La HAS a précisé aujourd'hui ses recommandations sur l'élargissement des compétences vaccinales dans le cadre de la campagne de vaccination contre le Covid. La prescription médicale devrait être rendue obligatoire et la HAS recommande que la vaccination se fasse autant que possible sous la supervision d'un médecin, en s'appuyant sur les infirmiers dans les EHPAD. Dans un deuxième temps, « lorsque le nombre de doses et le type de vaccins permettront de diversifier les lieux de vaccination, un élargissement des compétences vaccinales à l'ensemble des infirmiers et aux pharmaciens pourrait être envisagé ».
Peu à peu, du côté syndical, les informations filtrent sur l'organisation de cette campagne. « À partir du 11 janvier, les flacons acheminés dans les officines depuis six sites (plateformes réfrigérées à – 80 °C) seront ensuite redistribués par les officinaux, dans un délai de 4 jours, aux établissements où les doses seront reconstituées à raison de 5 par flacon », expose Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), reste cependant sceptique quant à la capacité des médecins à recueillir le consentement des patients dans un délai aussi court. Or « les pharmaciens auront besoin de connaître le nombre exact de doses nécessaires afin d’éviter tout gaspillage », rappelle-t-il, fustigeant le monopole revendiqué par les médecins sur la vaccination contre le Covid.
Les pharmaciens, à l’instar des autres professionnels de santé libéraux, réclament d’être intégrés aux phases suivantes de la campagne qui concerneront la vaccination de la population en ville. Pour Philippe Besset, le seul scénario envisageable est un dispositif regroupant à l’échelle d’une commune les différents professionnels de santé, dont les pharmaciens. Selon lui, une vaccination à l’officine, en tout cas pour la première injection, est exclue. Le président de la FSPF insiste pour que cette vaccination - inédite en termes de produit et de conservation de produits - se fasse en coordination et en présence d’un médecin. A condition toutefois, précise-t-il, que l’AMM soit octroyée au vaccin Pfizer/BioNTech par l’Agence européenne du médicament (EMA) et que la Haute Autorité de santé (HAS) confirme sa stratégie vaccinale. Deux points qui devraient être éclaircis au plus tard entre Noël et le nouvel an.
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