Le rapport sur la sécurité des professionnels de santé a été remis hier au gouvernement. Les deux rapporteurs présentent 44 propositions pour améliorer la sécurité des soignants, avec des focus particuliers sur ceux exerçant en ville et sur les violences sexistes et sexuelles dénoncées par les étudiants en santé.
« Protéger ceux qui nous soignent est une priorité absolue et une urgence nationale », rappellent en préambule les ministres de la Santé, François Braun, et de l’Organisation territoriale et des professions de santé, Agnès Firmin-Le Bodo. Le rapport tant attendu de Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins, et Nathalie Nion, cadre infirmier, a été remis aux ministres et rendu public ce matin. Au total, ce sont 44 mesures visant 16 objectifs répartis en 6 axes que les deux rapporteurs ont listés pour améliorer la sécurité des soignants.
Pour répondre au premier axe, c’est-à-dire « agir sur les déterminants des violences », le rapport émet 17 propositions, à commencer par l’identification des secteurs de soins « à risque augmenté ». Pour la ville, les auteurs pointent notamment les pharmaciens d’officine parmi ceux qui « semblent plus à risque ».
Parmi les solutions envisagées, les rapporteurs évoquent le financement de dispositifs de protection et d’alerte pour contrevenir aux nombreuses « situations d’isolement des professionnels » en ville comme à l’hôpital. Il s’agirait de dispositifs de vidéosurveillance ou d’alerte qui pourraient être financés par les régions ou des partenariats public-privé. Les systèmes de vidéosurveillance « peuvent être couplés à des enregistreurs audios » et « sont adaptés au monde hospitalier comme en ville ». De même, des systèmes d’alerte silencieux de type bouton-poussoir et des dispositifs connectés et géolocalisés, portés ou dissimulés (bracelets, bijoux…) d’appel au secours « pourraient également être proposés aux professionnels libéraux dans les suites d’une saisine de la police ou la gendarmerie pour faits de violence ». Les rapporteurs vont plus loin en imaginant une aide financière pour permettre la présence d’un agent de sûreté pour les professionnels travaillant « le soir et le week-end, et pour ceux qui font l’objet d’un risque avéré ou accru ».
Les ministres ont indiqué que certaines des 44 mesures présentées dans ce rapport « ont particulièrement retenu [leur] attention », notamment « le déploiement de dispositifs d'alerte portatifs pour les professionnels exerçant de façon isolée » ou encore « la formation initiale et continue des soignants et des personnels d’accueil pour mieux gérer l'agressivité éventuelle de leurs interlocuteurs ». Le gouvernement annoncera début juillet son plan de lutte contre les violences aux soignants.
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