Amphithéâtres bondés, fort taux de redoublement, démotivation des élèves, étudiants sans bagage universitaire après deux tentatives de PACES… Depuis sa mise en place, la PACES déçoit.
Dans ce contexte, certaines universités ont décidé d’instaurer une nouvelle formule : la PACES en un an, sans redoublement possible. « Cette expérimentation entrera en application dès la rentrée 2018 », certifie Jean-Louis Beaudeux, doyen de la faculté de pharmacie de Paris Descartes. « Le texte réglementaire l’autorisant devrait être prochainement publié par le ministère de l’Enseignement supérieur », poursuit-il.
Seconde chance
Toutefois, les universités qui opteront pour la PACES en un an, ou « PACES ONE », ne proposeront pas que cela. Elles continueront à offrir une seconde chance aux étudiants, en mettant en place une ALTER PACES. Cette passerelle, qui existe déjà dans une quinzaine d’universités françaises, permet à des étudiants ayant validé une licence générale d’intégrer la deuxième année d’études de santé. « Le dispositif sera amplifié », commente le doyen.
De son côté, l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) regarde d’un bon œil le projet, qui pourrait améliorer le recrutement des étudiants. Notamment, « en permettant à ceux ayant plus de 10/20 au concours et proches du numerus clausus de passer un second examen pour intégrer les études de santé, dont une partie à l’oral, comme à Angers ou Brest, afin de les évaluer sur d’autres compétences : l’empathie, leur projet personnel d’orientation, etc. », illustre Jordan Challier, de l’ANEPF.
Pour Jean-Louis Beaudeux, la PACES ONE devrait en effet permettre de recruter des étudiants plus motivés, ce qui est un réel problème en pharmacie. « En effet, dans le système actuel, certaines places du numerus clausus de pharmacie sont prioritairement prises par des étudiants n’ayant pas pu accéder à la médecine, mais au final peu intéressés par la pharmacie » constate-t-il.
La PACES ONE, pas partout
Malgré ces mesures complémentaires, la PACES ONE risque de hérisser le poil de plus d’un étudiant. Déjà, en Ile-de-France, toutes les universités de la région ne seront pas logées à la même enseigne. En effet, la PACES ONE sera instaurée dans les universités de Paris V, VI et VII, mais pas dans celles de Paris XI, Paris XIII ni à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, qui conserveront la formule classique de la PACES.
Quid de l'égalité des chances ?
Ensuite, la première année de PACES ONE - qui réunira des redoublants et des primants interdits de redoubler- risque de poser problème. En effet comment conserver légalité des chances entre ces étudiants ? « Le ministère affirme que le dispositif maintiendra l’égalité des chances d’accès en deuxième année au même niveau que la PACES actuelle, y compris pour les redoublants », affirme Jean-Louis Beaudeux. Pour cela, « il pourrait y avoir deux numerus clausus : un pour les redoublants et un pour les primants, avec une hausse temporaire (pour l’année de transition entre les deux systèmes) du numerus clausus global », suggère-t-il.
Par ailleurs, d’autres universités songent également à instaurer une PACES ONE dès septembre 2018, notamment à Brest et à Lille. Mais dans les Hauts de France, les étudiants ont déjà fait part de leur désapprobation d'un projet pris « de façon précipitée » et « sans concertation », selon la Fédération des associations étudiantes de Lille.
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