Chez les patients polymédiqués, seulement 35 % des médecins déprescrivent souvent des médicaments, selon une étude de la Drees.
Alors que 30 à 40 % des personnes âgées de 75 ans et plus prennent au moins 10 médicaments différents par jour, la déprescription n’est pas devenue un réflexe chez les médecins. Pourtant, une grande majorité d’entre eux se déclare à l’aise pour proposer de déprescrire des médicaments jugés inappropriés, selon une étude menée par la Drees. Mais dans la pratique, ils sont beaucoup moins nombreux à passer à l’acte : 35 % déclarent le faire souvent ou très souvent. Parmi les raisons invoquées : les médecins ne jugeraient pas nécessaire de déprescrire certains médicaments, ou se heurteraient à différents obstacles : communication insuffisante avec les autres prescripteurs, manque de recommandations concernant la polymédication, ou réticences des patients à arrêter certains traitements.
Toutefois, certaines études montrent que, de leur côté, les patients polymédiqués souhaiteraient réduire le nombre de médicaments… sur l'initiative et avec les explications de leur médecin.
Par ailleurs, l’enquête révèle que 62 % des généralistes jugent insuffisante la collaboration entre médecins traitants et pharmaciens en matière de polymédication des patients. Mais s’ils sont d’accord pour discuter avec les pharmaciens, les médecins ne sont pas pour autant prêts à leur céder une once de leur pouvoir de prescription : la majorité ne souhaite pas que les pharmaciens prennent l’initiative de modifier les traitements d’une ordonnance. Pour 87 % des médecins, le pharmacien ne dispose pas d’informations suffisantes pour cela. « Ce constat pourrait être expliqué par l’attachement des généralistes à l’acte de prescription médicamenteuse, qui fait partie de leur identité professionnelle et contribue à un fort sentiment d’efficacité », estiment les auteurs de l'étude. En revanche, les généralistes souhaiteraient développer des relations avec les autres professionnels de santé pour les aider dans le suivi des patients multimorbides : 64 % seraient intéressés par des réunions sur les dossiers de certains patients et plus de la moitié par une délégation de leur consultation de suivi à des infirmier(e) s.
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