Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 qui a été dévoilé ce matin ne comprend aucune révision de l’article 66 sur les génériques, ni aucun élargissement de la substitution par biosimilaires en ville. Deux mesures phare pourtant très attendues par la profession.
Non, c’est non. Interrogé par « Le Quotidien du pharmacien » lors d’une présentation off du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021, Clément Lacoin, conseiller budgétaire au cabinet du ministre des Solidarités et de la Santé, a été ferme. Il ne figure au PLFSS pour 2021 aucune modification concernant les règles du non-substituable. Les syndicats des pharmaciens œuvrent pourtant depuis plus d’un an pour obtenir un amendement à l’article 66 de la loi de financement de la Sécurité sociale, ces nouvelles règles en vigueur depuis le 1er janvier ayant des effets délétères à terme sur le déploiement, et même la survie du générique.
Pas davantage, la substitution par biosimilaires en pharmacie de ville ne refait surface dans le texte du PLFSS, selon la réponse du directeur de cabinet. Les représentants de la profession comptent bien ne pas en rester là. « Le combat continue. Il a été interrompu par la crise Covid mais le dossier doit être remis en haut de la pile. Tout n’est pas perdu pour cette année », déclare Laurent Filoche, président de l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO), qui a fait de la substitution biosimilaire l’un de ses principaux combats.
Pour Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), la partie ne fait que commencer : « Il n’y a aucune cohérence dans la politique du générique. Soit le gouvernement s’en tient à une logique de maîtrise purement comptable, soit il tient compte de la santé des Français. » Quant aux biosimilaires, Gilles Bonnefond dénonce le silence incompréhensible de l’État. « La promesse d’une réunion avec tous les acteurs n’a même pas été tenue », déplore-t-il en assurant que le syndicat ne lâchera pas sur ces dossiers.
Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) constate les dégâts : l’impact des nouvelles économies réalisées via les baisses des prix des médicaments et les craintes de déstabilisation liée à l’article 66 vont aggraver les sanctions récentes et à venir. Le syndicat demande par conséquent que soit fournie au Parlement une étude d’impact sur l’économie de l’officine des mesures de la LFSS 2020 et du PLFSS 2021 afin que soient prises les mesures correctives nécessaires.
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