Le temps d'enfiler un repas rapide, et je me retrouve aux portes du parc des expositions de Niort, où le centre de vaccination Covid créé par la CPTS du pays niortais a élu domicile.
C'est le premier jour du centre, et je prends ma permanence à 13 h 30. Le matin, le pharmacien référent m'a passé un coup de fil : « toujours OK pour venir cet après-midi ? Tu seras en première ligne, à la consultation prévaccinale, en binôme avec un médecin. Comme tu sais, c'est le premier jour. Vous risquez d'essuyer les plâtres. » Je comprends qu'il faudra s'adapter vite, que la formation sera brève, et qu'il faudra se mettre au travail sans broncher.
Il est 13 h 15 lorsque je rencontre celle qui a assuré la vacation du matin. Je l'accompagne dans le box ; une patiente nous suit. Ma carte e-cps est prête à l'activation. Ma consœur m'explique rapidement comment fonctionne Doctolib, comment enregistrer dans VaccinCovid. En cinq minutes, elle me donne quelques conseils pour transmettre les données à l'infirmier en charge de l'injection. Elle est en retard, je la laisse tranquille. Plutôt que d'attendre qu'elle termine sa liste de patients, je demande à disposer tout de suite d'un poste informatique et d'un box. Mon binôme Philippe, est comme moi : prêt. Mais nous n'en menons pas large… Nous échangeons quelques mots sur l'organisation. Il prend les patients attribués par Doctolib au box 2, moi ceux attribués au box 1. Comme nous ne sommes que deux, il faudra absorber également les patients attribués au box 3. Dès l'appel du premier patient, l'appréhension me quitte. Le professionnel de santé reprend la main, éclipsant mes émotions.
Je regarde l'heure. Il est 16 h 00. Déjà. Les consultations se sont enchaînées, sans pause. Il y a encore beaucoup de monde. Les patients, en majorité des septuagénaires et plus, valides ou grabataires, sont contents d'accéder enfin à la vaccination : « merci Docteur ». La bonne humeur règne, malgré le temps d'attente qui s'allonge. Les pompiers de l'équipe de soutien gèrent les entrées dans la salle d'attente. Entre les professionnels présents, la bienveillance et la solidarité s'imposent naturellement. Ici, nous ne sommes plus médecins, plus pharmaciens, plus infirmiers ; ici nous sommes des professionnels de santé, engagés dans la lutte contre la pandémie.
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