Le parquet de Saint-Martin, aux Antilles, a requis une interdiction d’exercer contre un titulaire qui avait profité de l’ouragan Irma pour dévaliser son grossiste-répartiteur. Le pharmacien invoque, quant à lui, une nécessité de santé publique.
Un pharmacien titulaire d’une officine à Marigot à Saint-Martin comparaissait hier devant le tribunal de cette île anéantie, en septembre dernier, par l’Ouragan Irma (voir édition abonné). Comme le révèle la presse locale, l’officinal est accusé par son grossiste-répartiteur de lui avoir subtilisé dans son entrepôt pour 25 000 euros de médicaments et de matériel.
Les faits remontent à la fin septembre, alors que l’île vient d'être ravagée par le passage de l’ouragan Irma ; huit pharmacies sur les onze que compte ce territoire d’Outre-mer ont d’ailleurs été dévastées et les trois autres pillées. Toujours selon les éditions locales, le titulaire est surpris le 23 septembre par le directeur de son agence de répartition, la société Laborex, filiale du groupe Eurapharma, à une station-service. Le coffre de son véhicule regorge de 12 105 boîtes de médicaments.
Le grossiste-répartiteur fait procéder à son interpellation. Le titulaire se défend toutefois des accusations de vol qui sont proférées à son égard. Il a agi, affirme-t-il, par mission de service public, le coordonnateur de l’ARS l’ayant exhorté de rouvrir son officine pour approvisionner la population sinistrée. Il aurait même été escorté par les gendarmes, le 18 septembre, lors d’une première visite dans les entrepôts du grossiste-répartiteur.
Le pharmacien ne peut cependant produire de documents écrits attestant de cette autorisation. Le directeur de l’entrepôt, quant à lui, confirme bien que son stock a été réquisitionné, mais par les autorités et uniquement pour les équipes de secours. Le vice-procureur a requis une peine de quatre mois de prison et une interdiction d’exercer à l’encontre du titulaire. Le jugement est mis en délibéré au 12 avril.
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