Savoir gérer la pénurie devient une question de survie pour les pharmacies. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le nombre de ruptures de stock de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) est passé de 400 en 2016 à 1 200 en 2019, un chiffre qui devrait être doublé pour 2020. Alors que les plans gouvernementaux pour y remédier se succèdent sans réel succès, la crise du Covid-19 a rebattu les cartes de ce fléau multifactoriel.
Début 2020, la Chine se confinait, entraînant ralentissement de la production des usines et fermeture des frontières. Le secteur de la santé, partout dans le monde, a blêmi. Car la Chine est le grenier des principes actifs d’un grand nombre de médicaments. S’il y a eu peu de conséquences en termes de pénurie de médicaments, la France, tout comme l’Europe, a pris conscience de sa dépendance sanitaire. Même si les raisons des pénuries ne reposent pas uniquement sur les industriels, l’État a lancé une politique de relocalisation de certains principes actifs essentiels et de séduction vers les industries du médicament de demain.
Éviter la ruée
Outre ce mal installé des ruptures de médicaments, les pharmaciens ont dû faire face à bien des pénuries en 2020. Notamment en masques et en solutions hydro-alcooliques (SHA), avec distribution contingentée mais insuffisante pour les uns, et fabrication de SHA et système D pour les autres. Pour éviter la ruée qui aurait pu engendrer la pénurie sur le paracétamol d’abord, puis d’autres spécialités en lien avec les traitements testés dans le Covid, l'ANSM a dû restreindre leur dispensation. Encore une gestion à flux tendus à l’officine.
Par ailleurs, les autorités sanitaires ont appelé les populations cibles à massivement se vacciner contre la grippe cet hiver pour éviter une double infection et l’engorgement de services hospitaliers qui se préparaient alors à une 2e vague de Covid-19. Un appel entendu qui a provoqué un afflux dans les pharmacies, vite dévalisées. Là aussi, il a fallu gérer la pénurie et surtout les patients dans l’incompréhension, avant de bénéficier des stocks de l’État en décembre. Quelle sera donc la prochaine pénurie à gérer au comptoir ? Le vaccin contre le Covid ?
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