Alors que des tests salivaires de détection du Covid-19 sont prévus dans les écoles et les universités au retour des vacances scolaires, la Haute Autorité de santé (HAS) a émis le 11 février un avis les recommandant dans le cadre de ces « dépistages ciblés ». L’autorité, qui s’était prononcée à l’automne pour une restriction stricte des prélèvements salivaires aux personnes ne pouvant tolérer les prélèvements nasopharyngés, a revu sa position. Comme l’explique Dominique Le Guludec, présidente du collège de la HAS, cette décision s’appuie sur une méta-analyse ainsi que sur de nouvelles études attestant de la sensibilité des tests RT-PCR salivaires. « Ils présentent une fiabilité de 85 %, par conséquent supérieure aux minima de 80 % requis par la HAS, soit des écarts de 2 à 13 % avec les tests RT-PCR nasopharyngés », expose-t-elle. Les tests salivaires sont plus souples dans leur emploi que les tests nasopharyngés puisqu’ils peuvent être réalisés en laboratoire, mais aussi à domicile. Dans ce cas d’autoprélèvement, le patient rapporte au laboratoire le kit qu’il lui avait remis préalablement.
Attention aux biais
Cependant cette simplicité ne doit pas occulter le délai nécessaire pour obtenir les résultats de ce test RT-PCR, identique à celui des tests nasopharyngés pratiqués en laboratoire. Le patient devra par ailleurs veiller à ne pas biaiser le test en ingérant un liquide ou de la nourriture, en fumant ou en se brossant les dents, dans les trente minutes précédant le prélèvement. En dépit de ces contraintes, les tests salivaires présentent une supériorité indéniable : ils ne sont pas invasifs et seront donc bien tolérés par toutes les populations.
Cet argument de taille pourrait laisser craindre, à terme, une désaffectation pour les tests antigéniques en officine. Oren Bitton, directeur marketing et commercial du Laboratoire Biosynex qui commercialise des tests salivaires et des tests antigéniques, ne croit pas à cette menace. « Pour les premiers, le délai du résultat est de 24 heures, pour les seconds, il est de 15 minutes. De plus, les tests antigéniques, à l'inverse des tests salivaires RT-PCR, ne sont pas soumis aux contraintes du volume des personnes infectées », souligne-t-il. Joseph Coulloc’h, président du Laboratoire AAZ, continue pour sa part de miser sur les tests antigéniques : « Nous développons actuellement un test par prélèvement nasal. La technique reste la même, seul l’écouvillon change ; plus court, il sera mieux supporté par le patient. »
Ces fabricants de tests antigéniques rappellent par ailleurs que ceux-ci restent fiables pour détecter le virus, même en présence des variants britannique, sud-africain et brésilien, pourvu que ces tests ciblent la protéine N. Car, rappellent-ils, c’est la protéine spike S qui, dans ces trois variants, est affectée par la mutation N501Y. Par conséquent, comme l’a signalé le ministère de la Santé en janvier, les tests ciblant la protéine N sont désormais les seuls pouvant être désormais utilisés dans les tests antigéniques.
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