Bonne nouvelle : les données du GERS confirment une baisse des contaminations par le SARS-CoV-2. Les nouvelles présomptions de Covid-19 en médecine générale, dont la reprise a commencé en septembre, semblent avoir atteint leur pic la semaine dernière et affichent un ralentissement ces derniers jours. Il n’empêche que la 2e vague et les mesures prises pour la contenir ont des effets sur l’activité médicale et officinale. Les médecins généralistes enregistrent néanmoins un nombre de consultations journalières en hausse de 4 % la première semaine de novembre, après trois mois à -4 %. La téléconsultation, après le pic de +26 % en avril, s’était stabilisée autour de +3 à +5 % après le premier confinement et repart maintenant à la hausse : +10 % la première semaine de novembre.
Le maintien de l’activité de médecine générale se reflète à l’officine, où le trafic est stable depuis la rentrée (+1 %). Cependant, l’ensemble du réseau enregistre une baisse la première semaine de novembre, davantage marquée pour les officines dont le chiffre d’affaires est supérieur à 7 millions d’euros. En termes d’implantation, ce sont les pharmacies en milieu rural qui s’en sortent le mieux (+6 % entre septembre et novembre) même si, comme pour toutes les autres, le trafic recule début novembre (-5 %). Le chiffre d’affaires se maintient également dans la plupart des catégories de produits de santé. L’impact du reconfinement n’a aucune commune mesure avec les chutes vertigineuses enregistrées lors du premier confinement.
Une meilleure anticipation
Côté génériques, le taux de pénétration se tasse depuis le mois de juin, même s’il est un peu supérieur à ce qu’il était un an plus tôt. Les effets de l’article 66 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2019, entré en vigueur le 1er janvier dernier, ne sont plus aussi positifs. Une érosion particulièrement claire sur les médicaments à marge thérapeutique étroite (MTE) dont le taux de pénétration, à 26 %, est identique en août et septembre 2019 et 2020. La faute, selon Patrick Oscar, délégué général du GIE GERS et directeur général de GERS Data, à l’utilisation de la mention « non substituable » par les prescripteurs et, dans une moindre mesure, à l’arrivée de nouveaux génériques faiblement substitués au répertoire. En revanche, il ne note pas de différence majeure lorsque le médicament princeps s’aligne sur le prix du générique en termes de taux de substitution.
L’activité officinale se démarque ces dernières semaines par le début de la campagne de vaccination antigrippale depuis la mi-octobre et par l’arrivée des tests antigéniques. Les messages de prévention contre la grippe saisonnière en temps de Covid-19 ont entraîné une forte demande. Ainsi, sur les 30 premiers jours de campagne, les officines ont délivré 30 % de vaccins en plus par rapport à l’an dernier. Selon le GERS, elles ont ainsi dispensé 95 % de la totalité des vaccins disponibles (contre 70 % en 2019). De même, elles ont répondu présent très rapidement aux nouvelles missions concernant les tests antigéniques. Au 10 novembre, donc « seulement quelques jours après l’arrivée des tests en pharmacie », David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, comptabilise près de 140 000 tests réalisés par les pharmaciens et 500 000 tests remis aux infirmiers et aux médecins par l’officine.
Enfin, le GERS note une nette amélioration concernant les ruptures de stock. « Le pic de près de 2 000 références en rupture au moment du premier confinement a quasiment été divisé par deux, ce qui révèle l’effort des industriels en matière de gestion de leur production », note David Syr. Une meilleure gestion également de la part des hôpitaux, quant à l’anticipation de l’approvisionnement en produits de réanimation. À noter : une hausse des achats hospitaliers en dexaméthasone et antithrombotiques injectables ces dernières semaines, utilisés pour traiter les patients atteints de Covid-19.
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