Pour tenter d’enrayer la propagation du coronavirus, le gouvernement avait introduit la prescription virtuelle généralisée à toute l’Italie en mars 2020 durant le premier confinement. Au terme de cette première période d’isolement, les autorités avaient décidé de proroger l’utilisation de l’ordonnance dématérialisée. Ce système qui devait être aboli deux mois plus tard, a été prolongé pendant toute la durée de la pandémie. Mais sous la pression des praticiens et des pharmaciens qui réclamaient l’adoption permanente de la prescription dématérialisée, le ministère de la Santé a d'abord reporté l'abandon du recours à cet instrument à décembre dernier à 2024 avant de décider finalement de l'institutionnaliser de façon définitive début mai. Pour le ministère, les tests pratiqués sur trois ans à l’échelle nationale ont clairement démontré les avantages de la dématérialisation : d’abord pour les praticiens, en termes de gestion administrative, mais aussi pour les patients qui ne sont plus contraints de se rendre chez leur généraliste pour obtenir une ordonnance.
La dématérialisation des vignettes
Dans les faits, l’ordonnance numérique concerne tous les médicaments remboursés par l’assurance maladie italienne (Mutua) mais aussi, ceux qui ne sont pas pris en charge et qui sont normalement prescrits sur une ordonnance de couleur blanche. Autre nouveauté importante : pour les patients atteints de maladies chroniques, l’ordonnance sera valable durant un an. Le praticien devra indiquer sur la prescription la posologie et le nombre de boîtes de médicaments nécessaires durant toute cette période. En revanche, le pharmacien devra délivrer un nombre de boîtes suffisantes pour un mois. Dans un premier temps, l’ordonnance numérique sera expédiée au patient selon trois modalités différentes. D'abord, sous forme de pièce jointe envoyée via mail ou d’une simple note indiquant le numéro de la prescription. Le praticien peut également choisir la solution d’un SMS, d’un message Whatsapp ou opter pour une autre app de messagerie instantanée. Enfin, il pourra aussi communiquer le numéro de l’ordonnance par téléphone aux patients qui n’utilisent pas les supports informatiques. Dans ce cas, le patient devra présenter l’équivalent italien de la carte Vitale (tesserino sanitario) au pharmacien qui lui délivrera les médicaments prescrits.
Un geste pour l’environnement
« Ces modalités simplifient le quotidien des praticiens et des pharmaciens qui doivent seulement se relier au système informatique et saisir le numéro de l’ordonnance, en revanche, ils doivent encore imprimer une version papier pour y coller les vignettes » explique le Dr Paolo Pagano, titulaire de l’officine Colle Oppio située à Rome à quelques centaines de mètres du Colisée. Avec l’adoption définitive de l’ordonnance numérique, cette obligation disparaît pour les médecins qui devaient auparavant également imprimer la prescription et la remettre au patient. Cette étape sera prochainement également franchie par les pharmaciens. « D’ici la fin de l’année, nous devrions entrer dans l’ère du zéro papier car les vignettes collées sur les boîtes de médicament pour indiquer leur numéro, devraient être également dématérialisées, ce n’est pas seulement une simplification pour les médecins et les pharmaciens, c’est aussi un geste pour l’environnement », ajoute le Dr Pagano. Pour la FOFI, la fédération des ordres des pharmaciens italiens, cette décision « est un grand pas en direction de la simplification, à présent, il faut mettre le pied sur l’accélérateur sur un autre aspect également essentiel pour la santé du patient, celui du dossier médical partagé ». Pour le Dr Andrea Mandelli, président de la FOFI, la prochaine étape, pour le ministère de la Santé, sera de réussir à intégrer le dossier pharmaceutique au dossier du patient via un lien informatique. « Cette étape est fondamentale car elle va permettre, d’améliorer la prise en charge et l’efficacité des prestations », assure le Dr Mandelli.
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