Les premiers chiffres de la vaccination contre le Covid-19 en ville restent très en deçà des prévisions. Les médecins dénoncent le manque de fluidité dans la fourniture des vaccins, et les pharmaciens regrettent de ne toujours pas avoir l’autorisation de vacciner, alors que des flacons restent dans leurs réfrigérateurs.
Un peu moins de 29 000 médecins inscrits la première semaine de vaccination en ville pour recevoir un flacon du vaccin d’AstraZeneca, 20 000 la semaine suivante… et 50 % des flacons commandés toujours dans les réfrigérateurs des pharmacies, dans l’attente d’être retirés par les médecins qui ont passé commande. Pire, selon Pierre-Olivier Variot, vice-président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), « 35 000 vaccins seulement avaient été injectés à la date du vendredi 26 février, ce qui représente 10 % des doses délivrées aux médecins dans la semaine ! »
La campagne de vaccination en ville reste très donc en deçà des objectifs. La faute à un système de commande peu pratique selon les médecins, qui déplorent des retards de mise à disposition et l’obligation pour certains d’entre eux de reprogrammer les vaccinations prévues. Ce qui s’ajoute à la difficulté de trouver dans leur patientèle 10 personnes correspondant à la population cible (50-64 ans avec comorbidité), pour la plupart en activité, disponibles pour se faire vacciner le même jour afin d'utiliser les 10 doses contenues dans un flacon. La souplesse accordée par les autorités de vacciner aussi les soignants et les 50-64 ans sans comorbidité pour éviter la perte de doses ne semble pas toujours suffisante, notamment face à un grand nombre de Français qui doutent du vaccin AstraZeneca. Des médecins rapportent que des patients ont annulé leur rendez-vous après avoir entendu parler des effets secondaires (syndrome pseudo-grippal) pourtant sans gravité.
Côté pharmaciens, la colère gronde alors que le gouvernement répète à l’envi qu’ils vont pouvoir vacciner à l’officine… sans précision de date. Selon la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), le décret les y autorisant est prêt depuis le 10 février. L’incompréhension a encore gagné un cran avec le constat de nombreux pharmaciens : la moitié des doses commandées n’a pas été retirée par les médecins la semaine passée. Aux dernières nouvelles, cette autorisation pourrait intervenir « courant mars ».
Seule éclaircie au tableau : la forte probabilité que la Haute Autorité de santé (HAS) revoie sa copie quant à la population cible du vaccin AstraZeneca. La prépublication des résultats d’une étude en vie réelle en Écosse la semaine dernière, incluant 1,14 million de personnes vaccinées, dévoile le fort taux d’efficacité du vaccin sur toutes les classes d’âge, y compris chez les plus de 65 ans, et même chez les plus de 80 ans. C’est dans ce cadre que le ministère de la Santé a saisi la HAS qui doit rendre son avis réactualisé demain matin. La commission allemande des vaccins (STIKO) a annoncé hier qu’elle allait, sur la base de l’étude écossaise, étendre la population cible du vaccin d’AstraZeneca aux plus de 65 ans.
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