Dans un dernier avis rendu avant sa dissolution, le Conseil scientifique préconise – entre autres – un élargissement du recours au Paxlovid pour les patients âgés ou à risques de formes graves du Covid. Médecins et pharmaciens sont appelés à coopérer pour rendre cet accès plus efficace.
Accessible en ville depuis deux mois, le Paxlovid reste boudé par les prescripteurs et peu prescrit aux patients âgés de plus de 65 ans et/ou à risques de formes graves. Un paradoxe, estime le Conseil scientifique qui vient de rendre le dernier avis de ses deux ans et quatre mois d’existence. Ses membres plaident haut et fort en faveur d’un déploiement de la stratégie « test and treat » (tester et traiter) et appelle les autorités sanitaires tout comme les ordres professionnels (médecins et pharmaciens) à se saisir de ce dispositif dès l’automne.
En effet, selon l’un des trois scénarios émis par le Conseil scientifique, le pays pourrait être confronté dès la rentrée à la vague d’une réplique du variant BA 5. En prévision, médecins et pharmaciens doivent s’approprier le Paxlovid comme traitement de ville. Les dernières réticences devraient en effet tomber, insiste le Conseil scientifique qui indique que la gestion des interactions médicamenteuses de cette spécialité est désormais mieux maîtrisée. La période de prise étant de cinq jours, il est tout à fait possible de suspendre pendant ce délai les traitements de la sphère immunologique ou métabolique suivis par le patient.
« Le Covid nous invite à une approche de proximité, de coopération interprofessionnelle sur le territoire et c’est dans ce contexte que médecins et pharmaciens doivent s’adresser mutuellement les patients immunodéprimés et/ou âgés », insiste Bruno Lina, virologue et membre du conseil scientifique. Cette coopération entre médecins et pharmaciens doit permettre aux officinaux une visibilité dans l'approvisionnement du traitement. Toutefois, une réalisation de l’ordonnance a posteriori n’est pas à exclure, estime le Conseil scientifique. Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, en veut pour preuve de souplesse l’exemple américain. Depuis un mois, le Paxlovid peut être ainsi prescrit, Outre-Atlantique, directement par les pharmaciens. Il s’agit du premier pays à avoir franchi le pas tandis que des discussions sont en cours en Autriche et en Allemagne. Dans un contexte de reprise épidémique, le sujet devra selon lui être mis sur la table. « Même si cela ne plaît pas nécessairement aux autorités sanitaires, un effort doit être fourni dans la prise en charge des personnes immuno déprimées. »
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