Face à l’engouement pour les animaux de compagnie non traditionnels ou nouveaux animaux de compagnie (NAC) et l’importation de nouvelles espèces, l’Académie nationale de médecine alerte sur les risques de zoonoses, notamment chez les jeunes enfants. En cause : un manque d’information et de surveillance.
La présence d’animaux de compagnie non traditionnels (ACNT) domestiques (lapins, chèvres, porcs…) ou non (rongeurs, hérissons, reptiles, amphibiens, oiseaux…) en contact étroit avec les enfants nécessite une vigilance accrue en raison des risques de transmissions de zoonoses, alerte l’Académie nationale de médecine, rappelant au passage la longue liste des principaux risques de maladie zoonotique : salmonellose (rats ou souris sauvages, oiseaux par consommation de leurs œufs, reptiles), salmonellose résistante aux fluoroquinolones liée à leur utilisation chez les reptiles, chorioméningite lymphocytaire (souris sauvage, hamster), psittacose (oiseaux), colibacillose entérohémorragique (ruminants), poxviroses (rats de Gambie ayant transmis la variole du singe ou rats réservoirs du virus de la variole de la vache), leptospirose (rats, souris…) ou encore fièvre hémorragique avec syndrome rénal due au hantavirus de Séoul (rat).
« Le traumatisme (morsure, griffure, constriction…) pouvant survenir est en général sporadique et non déclaré par le propriétaire. La morsure est le moyen le plus fréquent d’inoculation d’un agent pathogène présent naturellement dans la salive de l’animal et qui peut provoquer une septicémie mortelle », explique l’Académie. Ces risques concernent surtout les enfants de moins de 5 ans « du fait de leur plus grande vulnérabilité, de leur inconscience du risque traumatique ou infectieux ainsi que leur comportement naturel de mettre toujours les mains à la bouche ».
En Europe, le nombre de cas est difficile à évaluer et les risques sont sous-estimés faute de signalement des cas isolés et de l’absence de système de collecte, et du fait d’une méconnaissance de certaines zoonoses. L’ Académie de médecine recommande ainsi d’informer le public des risques liés à la présence d’ACNT au domicile et déconseille la détention de ces animaux au domicile des enfants de moins de 5 ans. Elle préconise aussi la création d’une plateforme de surveillance épidémiologique des zoonoses observées chez l’enfant exposé à la présence d’un ACNT.
Au comptoir, rappeler aux parents de prévenir le médecin devant toute maladie chez un enfant de moins de 5 ans lorsqu’un ACNT est présent au domicile.
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