Les dimanches de décembre et janvier, les pharmaciens sont autorisés à ouvrir pour vacciner contre le Covid. Mais encore faut-il avoir les équipes et les doses de vaccins pour le faire… sans dépasser le plafonnement du nombre mensuel de vaccinations !
L’arrêté publié le 7 décembre avait implicitement autorisé l’ouverture des pharmacies le dimanche pour la vaccination contre le Covid-19 en prévoyant une majoration de 5 euros par injection ce jour-là. Un nouvel arrêté paru ce matin entérine cette autorisation en précisant sa temporalité – décembre et janvier – et les 5 missions que les confrères peuvent réaliser dans ce cadre. À savoir : vacciner contre le Covid-19, réaliser les tests antigéniques ainsi que les prélèvements pour un test RT-PCR, effectuer une double vaccination Covid et grippe, et dispenser des antalgiques de niveau I. Pour toute autre demande, les vaccinateurs du dimanche doivent orienter les patients vers les pharmacies de garde. « Attention, prévient l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), les autotests supervisés ne peuvent pas être réalisés le dimanche. » Le syndicat met d'ailleurs à disposition un tableau des tarifications spécifiques :
Sur le terrain, même si cette autorisation d’ouverture le dimanche ne constitue en aucun cas une obligation, les officinaux crient leur fatigue. « J’invite tous ceux qui le souhaitent et qui le peuvent à ouvrir de nouveaux créneaux de vaccination, mais je tiens à rappeler que cette décision vous appartient et doit être prise en fonction de vos possibilités. Personne ne peut faire le moindre reproche à toute une profession au vu de sa mobilisation », a encore rappelé hier Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), en écho à son porte-parole, Gilles Bonnefond, qui appelle les pharmacies qui sont dans l’impossibilité de le faire à ne surtout pas culpabiliser. « Elles en ont déjà fait beaucoup dans la lutte contre le Covid. »
Mais au-delà de la volonté d’ouverture, d’autres freins risquent de limiter l’ouverture dès ce dimanche. C’est justement le cas de Pierre-Olivier Variot qui avait demandé à ses équipes de prendre des rendez-vous pour ce dimanche 12 décembre, en précisant qu’il ouvrirait seul sa pharmacie, sans ses collaborateurs. Le hic ? Le stock de vaccins n'est pas suffisant pour couvrir une journée de plus de vaccination. « C’est la raison pour laquelle on demande à nouveau aux autorités de simplifier les modalités d’approvisionnement des vaccins. Actuellement, le système permet la livraison une dizaine de jours après avoir passé commande », rappelle-t-il. Autant dire que pour ce dimanche, avec une autorisation officielle intervenue ce matin et implicite trois jours plus tôt, aucune pharmacie n’a pu anticiper le besoin de flacons supplémentaires. Les flacons livrés entre le 10 et le 14 décembre ont en effet été commandés les 29 et 30 novembre. Et ceux commandés en début de semaine arriveront entre le 17 et le 21 décembre.
Outre une simplification des modalités d’approvisionnement, l’USPO demande de nouveau la levée du plafond de la rémunération des enregistrements sur la plateforme Vaccins Covid à 1 111 vaccins par mois. Ce plafonnement ne prend pas en compte l’accroissement de travail enregistré par les pharmaciens qui sont les libéraux de santé les plus vaccinateurs contre le Covid, et de très loin devant les médecins et les infirmiers. Le syndicat appelle d’ailleurs les autres vaccinateurs en ville à augmenter leur engagement. Il demande aussi que les autres professionnels de santé qui le souhaitent, les infirmiers par exemple, soient autorisés à vacciner en officine, « afin de renforcer le nombre d’effecteurs, y compris le dimanche ». Enfin, il réclame qu’une indemnité supplémentaire soit accordée aux pharmacies qui vaccinent et qu’un forfait spécifique soit prévu pour celles qui ouvriraient le dimanche. « Car, lâche Pierre-Oliver Variot, les équipes épuisées qui vont venir vacciner le dimanche, il faut bien les payer. »
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