Oubliée du Ségur de la santé à son lancement le 25 mai, la profession joue des coudes pour imposer sa présence à ce grand programme de modernisation du système de santé.
Les pharmaciens d’officine, en première ligne pendant toute la durée de l’épidémie, sont-ils voués à retomber aux oubliettes, une fois la crise sanitaire passée ? Pour l'éviter, la profession se mobilise depuis le 25 mai, jour du lancement du Ségur de la santé. Jour où les représentants de la profession ont découvert avec consternation que la profession était exclue du comité national Ségur de la Santé. Les syndicats de pharmaciens ont énergiquement protesté auprès des autorités, tandis que l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) relayait l’alerte sur les réseaux sociaux.
Depuis, le ministère de la Santé semble avoir voulu corriger le tir. Il a désigné Jocelyne Wittevrongel, pharmacienne, vice-présidente de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et présidente de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), pour piloter le groupe de travail correspondant au pilier n° 4 du Ségur de la santé : « Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers ». La profession reste néanmoins vigilante et son message est clair : le Ségur de la santé ne peut se faire sans concertation avec les pharmaciens. Afin de pouvoir nourrir les débats, la FSPF propose aujourd’hui à ses adhérents de répondre à un questionnaire en ligne. L’objectif du syndicat est « de montrer le rôle d’aujourd’hui et de demain des pharmaciens et faire de cette concertation un véritable Ségur de la santé ».
Les pharmaciens sont invités dans ce sondage à se prononcer sur des thématiques relatives à la pérennisation de certaines missions exercée pendant la crise sanitaire (délivrance de masques, substitution des dispositifs médicaux, préparation et vente de SHA, renouvellement des traitements chroniques…) et à la mise en place de nouvelles missions (pharmacien correspondant, PDA, substitution des biosimilaires et télésoin pour certains actes).
Le questionnaire aborde également de manière prospective le rôle du pharmacien (extension de la vaccination, réalisation des TROD…), ainsi que des questions conventionnelles (avenant éventuel sur le portage à domicile) et politiques (soutien aux officines de proximité par la publication du décret des territoires fragiles, prix du médicament et relocalisation de la production, fixation d’une évolution de l’ONDAM ou encore étude d’impact des baisses des prix sur l’économie de l’officine).
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