Le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV) a publié son avis sur l'éventuel recours à une quatrième dose de vaccin anti-Covid. À ce stade, elle estime qu'une telle mesure n'est pas justifiée.
Selon cette instance consultative, présidée par le Pr Alain Fischer, « les données disponibles n'appellent pas actuellement à la mise en place d'un second rappel vaccinal bien que la question soit rendue légitime par le contexte actuel de forte circulation virale ». Le COSV estime qu'une quatrième dose ne peut être recommandée à l’heure actuelle que pour les personnes sévèrement immunodéprimées. Pour toutes les autres, « aucun bénéfice individuel significatif » n'est démontré par les données actuelles. De plus, « l'intérêt collectif (...) apparaît tout autant limité à court terme », souligne le COSV, étant donné qu'un deuxième rappel ne concernerait actuellement qu'une cible restreinte, soit environ 3 millions de personnes.
Un autre argument est mis en avant par le COSV pour justifier sa position. Préconiser une quatrième dose pourrait s'avérer contre-productif car la mesure « pourrait être interprétée comme un signal d'inefficacité de la vaccination par l'opinion et ainsi induire un risque de désengagement à l'égard d'une vaccination perçue comme trop fréquente ». L'instance consultative ajoute toutefois qu'elle pourra être amenée à revoir sa position « en fonction de la parution de nouvelles données scientifiques » et si une hausse des hospitalisations est observée. Si ces dernières venaient à augmenter dans les prochaines semaines, le COSV « pourrait recommander l'administration systématique d'un second rappel vaccinal pour les personnes âgées de 80 ans ou plus ayant reçu leur premier rappel vaccinal ».
En plus du COSV, le gouvernement a également saisi la Haute Autorité de santé (HAS) pour qu'elle se prononce sur cette question. Son avis n'est pas encore connu. À l'étranger, des pays ont déjà franchi le pas et proposent une 4e dose à une partie de leur population. C'est notamment le cas d'Israël, qui la propose aux plus de 60 ans depuis début janvier et a décidé de l'étendre cette semaine aux personnes de plus de 18 ans ayant un risque de contamination plus important, soit à cause de maladies, soit parce qu'ils travaillent dans un environnement à risque. Au Danemark, les autorités sanitaires ont également annoncé que les patients immunodéprimés, les malades de cancer ou les personnes souffrant d'arthrite ayant reçu leur dose de rappel à l'automne seraient bientôt contactés pour recevoir une dose supplémentaire.
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