Le 18 février, les pharmaciens ont reçu un courrier de Laurent Cerrada, directeur de la plateforme Almerys chargée de la gestion du tiers payant pour une cinquantaine de mutuelles. Cette lettre faisait suite à la communication, une semaine auparavant, de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) qui informait ses adhérents de la résiliation de la convention qui la liait Almerys. À leur tour, les deux autres syndicats avaient pris position sur la question des télétransmissions.
Au cœur de cet imbroglio syndical, Almerys se considère victime de « messages inexacts et tendancieux portant une atteinte grave à son image ». Dans sa lettre aux pharmaciens, Laurent Cerrada déclare qu’il « se réserve de donner des suites judiciaires à ces actes ». Le gestionnaire réfute clairement les accusations selon lesquelles, son processus TP3G (tiers payant 3e génération) permettrait une intrusion dans le poste de travail du pharmacien. En conséquence, il assigne la FSPF auprès du tribunal de grande instance de Paris pour « appel à boycot de la solution Almerys ».
Cette réaction du prestataire surprend bon nombre de pharmaciens. D’autant que sa mise au point ne semble pas avoir convaincu totalement. Un titulaire de Clamart (Hauts-de-Seine) se dit ainsi choqué par le fait qu’Almerys s’adresse directement aux pharmaciens : « les règles exigent qu’une information soit diffusée par les syndicats représentatifs. » Il se déclare par ailleurs lassé des pertes de remboursements et du manque de réactivité téléphonique de la plateforme. « Les remboursements par les assurances complémentaires deviennent de plus en plus difficiles à percevoir, les rejets ont augmenté de manière très importante depuis le début de l’année et le plafonnement des prestations des assurances complémentaires n’a pas échappé aux yeux des pharmaciens, encore moins des patients », dénonce le titulaire. Il remarque que les rejets, nombreux en chaque début d’année, sont en forte croissance depuis le 1er janvier. Un phénomène qui coïncide selon lui, avec l’entrée en vigueur de l’ANI, l’Accord national interprofessionnel.
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