L’interrogatoire va explorer une notion de contage et de cas similaires dans l’entourage.
À l’examen, le médecin recherchera le signe de Koplik (pathognomique de la rougeole), mais celui-ci, qui apparaît vers la 36e - 48e heure, est inconstant et disparaît progressivement après le début de l’éruption. Début de l’infection marquée par la fin de la fièvre.
Plus systématique, l’éruption, maculopapuleuse (constituée de macules et de papules), peu ou pas prurigineuse, qui se fait en une seule poussée. Débutant derrière les oreilles, autour de la bouche, puis s’étend à tout le visage ; son extension est descendante en 3 ou 4 jours : elle atteint le cou, les épaules et la partie supérieure du thorax. Au 3e jour, le tronc et les membres supérieurs sont touchés et au 4e l’abdomen et les membres inférieurs. Paumes des mains et plante des pieds sont affectées dans près d’un cas sur deux.
Ces petites plaques rouges confluent en larges plaques, avec des contours irréguliers, mais en laissant toujours entre elles des intervalles de peau saine.
Le diagnostic doit être confirmé par la biologie. Par exemple à partir d’un frottis gingival (les ARS (agences régionales de santé) mettent à disposition des kits salivaires) permettant la recherche de l’ARN viral par PCR et celle des anticorps IgM et IgG spécifiques. Le prélèvement est placé dans un tube en plastique fermé, conservé à température ambiante et posté dans une enveloppe pré-affranchie à l’adresse du Centre national de référence qui réalise les tests. Une autre possibilité est la détection (par méthode ELISA) des IgM spécifiques présents au moment de l’éruption, mais parfois plus tard. Les IgG apparaissent concomitamment ou quelques jours après.
D’éventuelles complications, toujours possibles, doivent être identifiées sans retard : les complications sont plus fréquentes et plus sévères chez l’adolescent et chez l’adulte, ainsi que chez les nourrissons avant 1 an. Il s’agit surtout de surinfections bactériennes : otites, laryngites, diarrhées, pneumopathies (responsables de la plupart des décès). Les complications neurologiques sont représentées par les encéphalites aiguës post-éruptives (1 cas sur 1 000 ; létalité de l’ordre de 10 % et taux de séquelles de 20 à 40 %), mais aussi très rarement mais très redoutable par la panencéphalite subaiguë qui survient plusieurs années après un épisode aigu (1 cas sur 10 000 chez les moins de 12 mois et 1 sur 100 000 chez les plus de 5 ans). Cette dernière est marquée par la survenue progressive de troubles du comportement, de myoclonies et de troubles moteurs (le décès est constant). La forme maligne, d’évolution fatale, exceptionnelle en France, se caractérise par une insuffisance respiratoire aiguë, une atteinte neurologique et des troubles de l’hémostase.
La femme enceinte est particulièrement à risque. En effet, chez elle la pneumonie est plus fréquente et potentiellement plus grave ; mais l’incidence des anomalies congénitales n’est pas accrue. De fait, le risque de décès est 6 fois plus élevé que dans le cas d’une femme non enceinte. De plus, la rougeole maternelle expose au risque de mort fœtale (il serait de l’ordre de 10 %) et de naissance prématurée (la morbidité périnatale est également augmentée) ; la rougeole congénitale étant liée à la survenue de l’infection chez la mère en fin de grossesse.
Enfin, rappelons que la rougeole fait partie des maladies à déclaration obligatoire depuis 2005. Les critères cliniques sont une fièvre supérieure ou égale à 38,5 °C, une éruption maculopapuleuse et au moins l’un des signes suivants : conjonctivite, coryza, toux, signe de Koplik.
Et qu’une éviction scolaire ou professionnelle est nécessaire.
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