APRÈS le vote de la réforme régionale, dans les villes et les territoires, des réunions publiques sont organisées par les élus pour expliquer ce qui va arriver, notamment en matière de tissu sanitaire. La première interrogation des publics a souvent trait à l’emploi. Y aura-t-il des suppressions de postes dans les structures en doublon (deux CHU, deux ARS…) ? « Non », répondent très simplement les présidents de région. Et d’expliquer qu’il n’y a plutôt pas de personnel en trop dans les établissements de soins. « On peut tout juste imaginer voir quelques cadres changer d’affectation comme un directeur général des services », explique Nicolas Mayer-Rossignol le président de Haute Normandie.
Et puis, une surprise. Quand les Rouennais disent que leur ville est naturellement la future capitale normande, Laurent Beauvais, le président de la basse Normandie ne les dément pas. Au contraire, il reconnaît cette place et se félicite que Rouen vienne d’accéder au statut de métropole de 500 000 habitants. Mais il ajoute immédiatement « qu’il va falloir répartir et réorganiser les services dans l’ensemble de la nouvelle région en respectant les équilibres ».
Plus d’efficacité.
Dans les deux centres hospitaliers universitaires de Caen et de Rouen, l’optimisme est de rigueur. « La grande Normandie va atteindre des seuils critiques de taille qui vont lui permettre d’accompagner des projets de recherches bien plus importants qu’aujourd’hui », explique Rémi Heim, de l’hôpital Charles Nicolle de Rouen. Le CHU de Rouen se porte très bien. Celui de Caen vient de se doter d’une faculté de médecine flambant neuve. Faudra-t-il garder les deux centres hospitaliers universitaires, les regrouper ? « L’important est de faire travailler tout le monde ensemble », déclare le Pr Pierre Fréger, doyen de la faculté de médecine de Rouen. Avec Pierre Denis, son homologue de Caen, ils ont déjà l’habitude de travailler de concert. « Nous avons ainsi décidé d’organiser dans les prochaines semaines une réunion de tous les coordinateurs de disciplines médicales des deux facultés pour que chacun soit informé de ce que l’autre fait. Nous imaginons par ailleurs d’organiser des échanges systématiques d’internes entre les sites. Tout cela pourrait permettre à terme de mutualiser des enseignements sur Rouen et Caen en permettant à chaque étudiant de découvrir autre chose. La complémentarité des établissements dans les programmes de recherche leur apportera une très importante valeur ajoutée. »
Beaucoup de recherches traditionnelles sont très développées dans les hôpitaux universitaires. Elles sont obligatoirement intégrées dans des équipes INSERM ou autres. « Notre région va jouer avec ces changements un rôle bien plus important dans les essais cliniques. »
La future grande région Normandie peut cependant craindre de souffrir de déserts médicaux et pharmaceutiques. André Géara, pharmacien à Tilly-sur-Seulles, dans le Calvados, est le président de la FSPF pour la basse Normandie. Pour lui, la création de la grande Normandie n’est qu’un retour aux sources. « Il y a seulement quatre ans que l’on a séparé les deux régions en créant deux agences régionales de santé dans le cadre de la loi Bachelot. » Si le représentant syndical normand regrette en souriant de devoir plus souvent aller à Rouen qu’à Caen, il soutient totalement la création de maisons de santé dans les bourgs ruraux. La nouvelle région pourrait proposer, comme c’est le cas dans les départements de l’Orne et de l’Eure, des aides financières à des étudiants en médecine qui s’engageraient à s’installer dans des zones difficiles dans les zones « difficiles » privées de médecin pour un temps à définir.
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