Le 20 juillet, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et l’assurance-maladie signaient ensemble un avenant à la convention nationale pharmaceutique introduisant de nouveaux honoraires et de nouvelles missions.
Pour le directeur général de l’assurance-maladie, Nicolas Revel, cet avenant répond aux objectifs fixés à l’ouverture des négociations, à savoir « transformer la rémunération des officines pour moins les exposer aux effets économiques des baisses de prix, et mieux reconnaître la mission de professionnel de santé qu’exerce le pharmacien » (« le Quotidien » du 4 septembre).
En cette rentrée de septembre, l’USPO s’intéresse tout particulièrement à la mise en œuvre de cet avenant qu’elle juge à même d’arrêter la mécanique meurtrière qui a fait, selon elle, perdre à l’officine 675 millions d’euros de chiffre d’affaires depuis janvier 2015 et 283 millions d’euros de bénéfices. Pour le syndicat, il s’agit notamment de travailler au nouvel arrêté de marge qui doit modifier les différents taux de la MDL, afin d’apporter 70 millions d’euros au réseau dès le 1er janvier 2018. Les nouveaux honoraires de dispensation, censés désensibiliser davantage la rémunération des pharmaciens des prix des médicaments, ne verront eux le jour qu’à partir de 2019. Mais pour l’heure, Gilles Bonnefond, président de l’USPO, dit aussi s’intéresser aux contours des nouvelles missions prévues par le nouvel avenant, telles la prise en charge du sevrage tabagique par le pharmacien, la préparation des doses à administrer (PDA) ou la livraison à domicile. « Pour cela, le décret et l’arrêté sur les services sont indispensables », rappelle le président de l’USPO.
Des actions à l’étude
De son côté, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) soutient que le compte n’y est pas. Réuni début septembre, le Conseil d’administration (CA) du syndicat confirme que l’enveloppe allouée ne tient pas compte des modifications de prix à venir. En ce qui concerne les 65 millions d’euros annoncés pour les ROSP et les nouvelles missions, les administrateurs de la FSPF réaffirment également qu’il y a, selon eux, une erreur de calcul de l’ordre de 30 millions d’euros en leur défaveur. « Nos analyses réalisées en juillet, qui ont conduit la majorité des présidents départementaux de la FSPF à se prononcer contre la signature de l’avenant, sont confirmées », fait remarquer Philippe Gaertner. Fort de ce constat, le bureau national de la FSPF a été invité par les membres du CA à réfléchir à la mise en œuvre d’actions, indique le président de la FSPF. Les pistes envisagées seront présentées lors du Congrès national des pharmaciens qui se tiendra à Montpellier les 21 et 22 octobre prochains.
« Pour le CA, il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre faire respecter notre profession et être constructif, souligne Philippe Gaertner. La volonté n’est pas de faire tout et n’importe quoi. » Mais, prévient-il, « il y a un très fort mécontentement des administrateurs et de nos adhérents ». Pour l’heure, le président de la FSPF va écrire à la ministre de la Santé afin que « les erreurs de calcul manifestes soient corrigées avant l’extension de la convention à tous les confrères ». S’il n’était pas entendu, pourrait-il demander à ses confrères de se retirer de la convention ? « Les conséquences seraient importantes et je n’irais pas jusqu’à lancer ce mot d’ordre », répond Philippe Gaertner.
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