Le directeur de l’assurance-maladie, Thomas Fatome, a fait hier le bilan du traçage des contacts des cas Covid-19 ces six derniers mois et abordé son évolution pour la sortie du confinement. À l’étude : le traçage à la japonaise.
« Depuis la mi-mai, l’assurance-maladie a appelé 5 millions de personnes dans le cadre du contact tracing (1,5 million de patients positifs et 3,4 millions de cas contact), soit un peu moins d’un Français sur dix », a indiqué Thomas Fatome lors d’une visioconférence organisée par l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS). Une activité qui mobilise 10 000 équivalents temps plein pour des pointes à 100 000 appels par jour en octobre. « On a joint entre 90 et 95 % des personnes, un peu moins quand a commencé la 2e vague », ajoute le directeur de l’assurance-maladie.
L’heure est désormais à la préparation du déconfinement à venir et à l’adaptation d’un « certain nombre de modalités d’action ». Le but ? Approcher les 100 % des personnes Covid + et leurs cas contacts, et améliorer la rapidité de délivrance des résultats des tests et l’observance des Français quant aux consignes sanitaires. La CNAM s’intéresse également au traçage à la japonaise ou traçage rétrospectif. La différence avec le contact tracing actuel, qui vise à identifier et isoler les malades et leurs contacts, est la recherche des sources de contaminations : par qui et à quel endroit a eu lieu la contamination ? Ce qui permet non seulement d’identifier les lieux de contamination, mais aussi d’éventuels « super-propagateurs ». Ce rétro-tracing ne se contente donc pas de déterminer les cas contacts jusqu’à deux jours avant le début des signes de la maladie, mais bien au-delà. Alors que le contact tracing cherche à savoir qui sont les cas contacts d’un malade du Covid-19, le traçage rétrospectif veut connaître de qui le malade est le cas contact.
Une technique de traçage défendue par l’épidémiologiste Antoine Flahaut. Selon plusieurs études épidémiologiques, la majorité des Covid + ne sont pas des transmetteurs de la maladie, mais 15 à 25 % sont responsables de 80 % des contaminations. Pour Thomas Fatome, le contact tracing et le rétro-tracing « sont deux approches complémentaires qui répondent à des logiques différentes » et il reste à déterminer si le second « répond vraiment à une priorité ».
Avec l'AFP.
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