Alors que les soignants non vaccinés contre le Covid-19 vont être prochainement réintégrés, les députés ont adopté en première lecture une proposition de loi pour abroger, et pas seulement suspendre, cette obligation vaccinale.
À partir du 15 mai, au lendemain de la publication d'un décret annoncé par le ministre de la Santé, les soignants n'ayant pas été vaccinés contre le Covid-19 vont pouvoir être réintégrés dans leurs établissements d'origine. Une mesure décidée au vu du contexte sanitaire actuel, l'épidémie de Covid-19 étant en net déclin, même si le virus n'a pas disparu. Pour l'exécutif, il n'était toutefois question que de suspendre cette obligation vaccinale et de laisser la possibilité de la remettre en place en cas de dégradation de la situation sanitaire dans les mois à venir.
Cette simple suspension n'allait pas assez loin pour certains députés, qui ont récemment déposé une proposition de loi visant à abroger purement et simplement l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants et professionnels de santé. Le jeudi 4 mai à l'Assemblée, cette proposition de loi portée par Jean-Victor Castor, député communiste de Guyane, a été adoptée en première lecture, avec 157 voix contre 137. Le texte prévoit également que les agents concernés « conservent le droit à l'avancement qu'ils possédaient avant la suspension ». La proposition de loi doit désormais être examinée au Sénat pour être adoptée définitivement. Si tel était le cas, le gouvernement ne pourrait plus réinstaurer l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants par un simple décret. Il devrait obligatoirement passer par le Parlement.
L'adoption du texte au palais Bourbon sonne comme un échec pour le gouvernement. Le ministre de la Santé, François Braun, a réagi vigoureusement au vote de cette proposition de loi qui risque « d'affaiblir notre capacité de réponse » face au Covid et envoie un « message regrettable », selon lui. « Le complotisme l'a emporté sur la science », a-t-il déclaré. Des accusations de complotisme rejetées en bloc par les députés de gauche. « Je redis le respect que nous avons pour les scientifiques, pour la vaccination », a notamment insisté le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
Le vote a également fait réagir plusieurs organisations de soignants. Le vice-président du Conseil national de l'ordre des médecins, Jean-Marcel Mourgues, a notamment dit son « incompréhension », alors que « le Covid continue de rendre malade et de tuer beaucoup de monde ».
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