Le développement des tests antigéniques rapides pour détecter le Covid-19 a déclenché une ruée mondiale : Donald Trump en a annoncé la distribution de 150 millions aux États-Unis et l'OMS en a promis 120 millions aux pays pauvres, mais à condition de trouver les fonds.
Les tests antigéniques ont tout pour plaire, ou presque : ils sont peu coûteux et rapides, avec un résultat obtenu en moins de 30 minutes contre plusieurs jours pour un test classique. De plus, ils peuvent être réalisés en dehors des laboratoires d'analyses, à la manière d'un test de grossesse. En effet, ils détectent des protéines du coronavirus et n'ont pas besoin d'un passage en labo pour que le message soit amplifié (au contraire des tests RT-PCR qui, eux, détectent du matériel génétique du coronavirus, qui doit être amplifié pour être détecté).
En revanche, les tests antigéniques restent désagréables : Ils sont réalisés après un prélèvement nasopharyngé. Mais leur réel inconvénient est d’être moins précis que les RT-PCR.
Néanmoins, ces tests rapides peuvent amplement suffire, en particulier pendant un pic de contagiosité, au moment où il est crucial d'isoler les cas positifs. Ils permettraient ainsi de multiplier les volumes de tests afin de mieux détecter la propagation du coronavirus.
C'est pourquoi plusieurs pays commencent à s'y intéresser. Déjà en France, 5 millions ont été commandés par le gouvernement et vont être déployés à partir du mois d'octobre, a annoncé le ministre de la Santé.
Aux États-Unis, Donald Trump, en pleine campagne pour sa réélection, compte en distribuer 150 millions, dont 50 millions « serviront à protéger les communautés les plus vulnérables ». Les enseignants, les maisons de retraite et les universités historiquement noires ou amérindiennes seront prioritaires, a-t-il promis. Ces tests sont fabriqués par le Laboratoire Abbott, qui a reçu une autorisation de commercialisation en urgence fin août et qui est pour l'instant le seul à les proposer aux États-Unis.
Simultanément, l'Organisation mondiale de la santé - avec qui l'administration de Donald Trump a rompu - et ses partenaires ont promis 120 millions de tests pour les pays les plus démunis, à condition toutefois de trouver l'argent pour les acquérir. D'un coût unitaire de 5 dollars, avec un prix qui devrait baisser à mesure que la production augmente, il faudrait cependant 600 millions de dollars à l'organisation onusienne pour financer sa promesse, alors que le Fonds mondial en a d'ores et déjà promis 50 millions.
Avec l'AFP.
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