« C'est clairement un succès », a déclaré Carine Wolf-Thal, en présentant le bilan transitoire de l'expérimentation de la vaccination en pharmacie lancée en octobre pour une durée de trois ans. La présidente de l'Ordre s'est ainsi félicité qu'au 23 janvier, déjà 152 406 patients aient été vaccinés contre la grippe par des officinaux installés dans les deux régions test, la Nouvelle-Aquitaine (55 415) et l'Auvergne-Rhône-Alpes (96 991). Les acteurs de ce geste nouveau pour la profession sont au nombre de 5 061. C'est en tout cas le nombre de pharmaciens (2 066 en Nouvelle-Aquitaine et 2 995 en Auvergne-Rhône-Alpes) à s'être formé à la pratique de la vaccination. « Cela représente près de 50 % des pharmaciens potentiellement concernés par l'expérimentation, a commenté Carine Wolf-Thal, soit bien plus que ce à quoi nous nous attendions. Dans les pays européens qui ont mis en place la mesure, la première campagne n'avait reçu l'adhésion que de 15 à 20 % des professionnels. »
Une grande satisfaction et quelques regrets
Ce bilan au cœur de l'hiver satisfait clairement la présidente de l'Ordre qui tient à saluer les confrères pour leur engagement. « Les pharmaciens ont pris le temps de se former, de s'inscrire sur la plateforme dédiée, de recueillir les consentements… Ils ont fourni un effort important qui témoigne de leur engagement. » Mais Carine Wolf-Thal a aussi quelques regrets. « Je regrette que l'esprit de la loi ait été finalement restreint par les décrets. L'exclusion des femmes enceintes et des primo-vaccinant nous a empêchés de vacciner toute la population. C'est bien dommage car les patients que nous avons vus étaient ceux qui étaient déjà suivis par des médecins. La vaccination par les pharmaciens devait être complémentaire », a-t-elle fait remarquer. Si la présidente de l'Ordre milite clairement pour une extension à toute la population adulte, elle est en revanche un peu plus réservée quant à l'opportunité d'étendre l'expérimentation à toutes les régions. Pas sur le principe, auquel elle adhère parfaitement, mais sur la capacité des organismes de formation à former en peu de temps l'ensemble des autres pharmaciens. « Il n'est pas question de risquer quoi que ce soit en termes de qualité du service rendu », prévient-elle.
60 % des officinaux vaccinés
D'autres chiffres révélés par l'Ordre la semaine dernière, témoignent eux, du niveau de couverture vaccinale vis-à-vis de la grippe des pharmaciens eux-mêmes. Une enquête menée par CSA Research montre ainsi que lors de l'hiver 2016/2017, 47 % d'entre eux se sont fait vacciner contre la grippe, avec un taux encore plus important chez les officinaux (60 %). Pour la saison en cours, au 1er décembre 2017, déjà plus d'un pharmacien sur trois (35 %) déclarait être déjà vacciné et 17 % des pharmaciens interrogés, non encore vaccinés, affichaient leur intention de le faire. La couverture vaccinale des pharmaciens cette année devrait être comparable à celle de l'an passé.
Interrogés sur l'hypothèse d'une vaccination obligatoire pour les pharmaciens, les professionnels se montrent par ailleurs favorables à une telle mesure (68 %). Une mesure sur laquelle l'Ordre n'a pas pris de résolution. « Personnellement, confie toutefois Carine Wolf-Thal, je dirais oui à l'obligation, mais tant que nous n'avons pas les outils de contrôle ni les sanctions adaptées… »
Dispensation du médicament
Tramadol et codéine sur ordonnance sécurisée : mesure reportée !
Formation continue
Transmission automatique des actions de DPC : les démarches à faire avant le 30 novembre
Relocalisation industrielle
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine