L'agence Santé publique France révèle que des perturbateurs endocriniens ont été retrouvés chez presque toute la cohorte d'une étude sur plus de 4 000 femmes enceintes ayant accouché en 2011.
Il s'agit des résultats du volet périnatal du programme national de biosurveillance au sein de la cohorte Elfe* sur les polluants organiques. Les prélèvements d'urine dévoilent que le bisphénol A a été quantifié chez plus de 70 % des femmes enceintes et que 99,6 % d'entre elles ont été en contact avec au moins un phtalate « à un niveau de concentration quantifiable ». Du côté des pesticides, le rapport souligne que toutes les femmes enceintes ont été exposées aux pyréthrinoïdes, 50 % présentent un niveau quantifiable pour au moins un métabolite de pesticides organophosphorés, 20 % au propoxur ou son métabolite, 10 % à au moins un biomarqueur de chlorophénols et moins de 1 % à des herbicides. Les prélèvements de sang maternel ont permis de mesurer les concentrations sériques en dioxines, furanes, polychlorobiphényles (PCB), retardateurs de flamme bromés et composés perfluorés. Globalement, l'ensemble des perturbateurs endocriniens recherchés sur 117 biomarqueurs sont mesurés à des niveaux de concentrations quantifiables chez près de la totalité des femmes enceintes. Cependant, les concentrations mesurées sont généralement légèrement inférieures à celles observées dans les études antérieures françaises et étrangères.
À l'annonce de ces résultats, la ministre de la Santé Marisol Touraine a réaffirmé « son action déterminée pour limiter l'exposition à de telles substances, en particulier pour les populations les plus vulnérables (nouveau-nés, enfants, femmes enceintes) », insistant sur les différentes mesures prises jusqu'alors. Elle rappelle avoir demandé au commissaire européen à la santé d'adopter une définition plus contraignante des perturbateurs endocriniens.
D'autres études de biosurveillance sont en cours, notamment l'étude ESTEBAN lancée en 2014, pour mesurer l'imprégnation de la population générale à ces polluants, dont les résultats sont attendus en 2018.
*Étude longitudinale française depuis l’enfance.
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