Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux candidats qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle, ont formulé durant la campagne des propositions pour l'officine dont voici un résumé.
Emmanuel Macron a donc viré en tête du premier tour de l’élection présidentielle, devant Marine Le Pen. Les deux finalistes obtiennent respectivement 24,01 % et 21,30 % des suffrages.
S’il était élu le 7 mai, le candidat d’En marche ! a annoncé qu’il engagerait une concertation avec l’ensemble des professionnels concernés au sujet de la vente de médicaments hors de l’officine sous la responsabilité d’un pharmacien, « sans précipitation ni dogme » (voir notre entretien avec Emmanuel Macron). En revanche, il ne montre aucune intention de toucher au maillage des officines, estimant que le réseau ne devait pas être fragilisé mais au contraire conforté. Il n’envisage pas non plus d’ouvrir le capital des pharmacies. Pour lui, les chaînes ne présentent pas de plus values. « En principe, la constitution de tels ensembles devrait permettre de négocier de meilleurs prix auprès des grossistes et d’améliorer la qualité de service. Mais si l’on regarde la situation dans les pays qui les ont développées (comme au Canada), on constate que le prix des médicaments y est plus important qu’en France et que la proximité des officines est parfois sacrifiée, surtout dans les territoires ruraux », observe Emmanuel Macron.
Il estime, par ailleurs, que les pharmaciens ont un rôle à jouer dans la prévention, notamment dans la vaccination, ou le dépistage du diabète, et prône la dispensation à l’unité des médicaments. « La dispensation des médicaments à l’unité répond principalement à l’objectif de réduction de l’iatrogénie médicamenteuse », explique-t-il.
Enfin, Emmanuel Macron veut redonner aux territoires un dynamisme et une liberté d’organisation des soins par les acteurs eux-mêmes. Dans ce cadre, le pharmacien a, selon lui, un rôle important, et pourquoi pas de coordinateur des parcours de santé.
Marine Le Pen souhaite, elle aussi, généraliser la vente à l’unité afin de lutter contre le gaspillage et l’iatrogénie médicamenteuse (voir notre entretien avec la candidate du Front national). Elle promet un soutien aux officines devant se fournir en matériel pour s’adapter à ce nouveau mode de dispensation et une mise en place de manière progressive.
Au-delà, la candidate du Front national propose d’accorder de nouvelles missions rémunérées aux pharmaciens : entretiens de prévention, conciliation médicamenteuse, dépistage et accompagnement, ou encore coordination du parcours de santé. Elle préconise également de leur transférer de nouvelles compétences, après concertations avec les acteurs concernés, notamment en matière de vaccination.
Marine Le Pen souhaite aussi consolider le maillage territorial des petites officines pharmaceutiques et se dit « farouchement opposée à l’ouverture du capital des officines aux investisseurs non-pharmaciens ». « Je ne laisserai pas un bien aussi précieux que la santé être racheté par la finance », assure-t-elle. Elle est également attachée au monopole officinal. « Il s’agit d’une mesure de santé publique, explique-t-elle. Je considère que le pharmacien, professionnel de santé à part entière, est le seul en mesure de dispenser des médicaments de manière sûre et de remplir sa mission de conseil pharmaceutique dans le cadre protégé de l’officine. Casser le monopole officinal serait une folie, qui pourrait mettre en danger la population avec les risques de trafic, de contrefaçon, et de dispensation non sécurisée dans d’autres lieux qui ne seraient pas adaptés (je pense aux supermarchés, notamment). »
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