Comme « Le Quotidien du pharmacien » l'annonçait hier, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande désormais de ne plus utiliser les masques en tissu "faits maison", ni ceux de catégorie 2 (70 % de filtration).
Plébiscités par le gouvernement au sortir du premier confinement, les masques en tissu sont désormais sur la sellette à cause de l'émergence de nouveaux variants du SARS-CoV-2. Si aucun élément ne montre pour l'instant des changements quant au mode de transmission du virus, une question taraude dès aujourd'hui les autorités sanitaires de plusieurs pays européens : les masques utilisés en population générale sont-ils suffisamment efficaces pour contrer ces variants plus contagieux ? Le Pr Didier Lepelletier, médecin hygiéniste et coprésident du groupe de travail Covid-19 du HCSP, a transmis au ministère de la Santé de nouvelles recommandations sur ce sujet. Pas question de ranger au placard tous les masques dits "grand public" mais il convient désormais de n'utiliser que les modèles les plus performants, estime-t-il. Il préconise désormais en effet de ne plus avoir recours aux « masques de catégorie 2 (70 % de filtration) qui filtrent moins bien, ni aux masques fabriqués de manière artisanale, pour lesquels aucun contrôle n'est réalisé sur leur performance ». En revanche pour le médecin hygiéniste : « Les masques en tissu de catégorie 1 (90 % de filtration), fournis par les industriels, validés par la direction générale des armées, sont aussi efficaces que les masques chirurgicaux en termes de performance », a-t-il ajouté.
Invité de la radio « France Inter », Olivier Véran s'est prononcé sur cette question, exprimant un avis quasi-identique à celui du HCSP. « Tous les masques dont le pouvoir filtrant est supérieur à 90 % restent valides, soit la quasi-totalité des masques industriels grand public », a ainsi déclaré le ministre de la Santé.
Bannis de certains hôpitaux belges, les masques en tissu le sont aussi depuis lundi en Autriche et en Bavière. Un pays et une région qui sont même allés beaucoup plus loin, en imposant le port du masque FFP2 dans certains lieux clos (transports en commun, commerces, cabinets médicaux). Une stratégie qui ne semble absolument pas à l'ordre du jour en France, comme l'a confirmé le Pr Lepelletier. « Ce n'est pas forcément une bonne chose parce qu'on ne pourra pas contrôler que les masques FFP2 sont bien portés et adaptés à la morphologie du visage », a-t-il souligné. Des propos là aussi confirmés par Olivier Véran. « À ce stade, nous ne changeons pas les recommandations (…) Si deux personnes portent un masque filtrant à 90 %, l'efficacité est la même que si une personne porte un masque FFP2 et l'autre, un masque classique », a précisé le ministre de la Santé.
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